René Galinier, 78 ans, cambriolé : et c’est encore lui le coupable !Les mosquées françaises prises d’assaut par les salafistesFaire du feu dans sa cheminée ? Ce sera bientôt interdit !
Vu de France, l’événement n’a pas forcément été toujours bien perçu. Parce que de l’islam, nous n’avons pas la même vision historique que là-bas. Ici, il s’agit d’une foi d’importation, vagues migratoires maghrébines ou subsahariennes obligent, et dont les mœurs sont souvent loin des nôtres. Nonobstant, si les partisans de l’Algérie française, souvent nombreux chez nos lecteurs, avaient gagné, ce ne seraient pas six millions de musulmans que la République française aurait à gérer, mais plus de quarante millions ; ce qui donne toujours à réfléchir.
Loin à l’Est, la configuration historique est toute autre. Les républiques caucasiennes furent islamisées alors même que la Russie d’alors était encore païenne. D’où un passé particulier autorisant Vladimir Poutine à affirmer que l’islam est « partie constitutive » de cette Sainte Russie qu’il est en train de remettre debout.
Après de quel islam s’agit-il ? De celui des confréries d’inspiration soufie, empreinte de spiritualité et rigoureusement imperméable au puritanisme saoudien d’obédience wahhabite, résumant désormais cette religion abrahamique, hérésie chrétienne de fait, à de simples interdits alimentaires et à des codes vestimentaires.
Ajoutons à cela que le wahhabisme saoudien, à coups de pétrodollars s’est longtemps acharné et s’acharne encore, à déstabiliser ces ancestrales civilisation fondées sur un islam traditionnel, avec la bienveillance des Américains, tout étant bon pour encercler la Russie aux marches de son empire.
Alors, pourquoi cette inauguration de mosquée, mondialement médiatisée ? Vladimir Poutine, officier du KGB de formation, ne veut pas retomber dans les errements politiques de l’URSS, et surtout éviter un nouveau bourbier de type afghan, conflit ayant permis, grâces à des théologiens égyptiens, des capitaux saoudiens et une maintenance américaine, de remettre à l’honneur un concept religieux depuis longtemps tombé en désuétude : le djihad militaire, « petit djihad », à ne pas confondre avec ce « grand djihad », d’ordre spirituel, consistant à lutter contre ses démons intérieurs.
Ce faisant, l’homme du Kremlin tente de mettre toutes les cartes de son côté, ce qui n’est pas de, trop à l’approche d’une intervention militaire russe au sol ; la première depuis… l’Afghanistan. Hors de question donc, de passer pour un « croisé occidental » partant en guerre contre un « islam » largement fantasmé. Fin connaisseur en géopolitique, il sait encore qu’il faut, comment dire, assurer ses arrières et rassurer « ses » musulmans…
N’y voir que malice et calculs d’arrière-cour serait évidemment injuste. Et quand Vladimir Poutine affirme : « Les djihadistes défigurent l’islam », il faut le croire. D’où son initiative ayant conduit les muftis du grand espace russe à relayer cette déclaration officielle voulant qu’il : « importe que tous les musulmans soient éduqués selon les valeurs traditionnelles de l’islam, que l’on coupe court à toute tentative de leur imposer des idées étrangères à l’islam authentique. »
Bref, Vladimir Poutine veut des musulmans russes, de tradition russe et de culture russe. Ce qu’ils sont déjà depuis la nuit des siècles. On a déjà entendu plus crétin.