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david MIEGE
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27 octobre 2015 01:45

Le PDG de Total, Christophe de Margerie, décédé dans le crash de son jet privé à Moscou dans la soirée du lundi 20 octobre 2014, était un des plus grands défenseurs des relations franco-russes et souhaitait mettre fin au paiement du pétrole en dollars, 

Par son refus de s’acharner sur la Russie comme les autres, et surtout, pour avoir évoqué l’idée de remplacer le dollar sacré par l’euro dans les transactions concernant le pétrole, De Margerie a-t-il tout simplement été éliminé ?

Quand le PDG de Total est mort, dans un accident d’avion, en Russie,

tout le monde aurait pu croire qu’il s’agissait, vraiment, d’un accident. Mais, en Russie, il y a un autre regard sur la mort brutal de Christophe de la Margerie.

Le quotidien américain, « Wall Street Journal », a rapporté qu’en Russie, la télévision d’Etat a rapporté que le PDG de Total, Christophe de la Margerie, était, farouchement, opposé aux sanctions des Etats-Unis et de l’Union européenne contre Moscou, et que la CIA avait programmé sa mort, pour le faire taire.

Selon le quotidien « Wall Street Journal », l’annonce d’une telle chose, par la chaîne de télévision principale de la Russie, témoigne d’une réalité, qui se confirme de plus en plus : autrefois, les Russes et les Occidentaux se parlaient et échangeaient leurs points de vue, mais, maintenant, tous les contacts ont été rompus entre eux, de sorte que, désormais, l’Occident et la Russie ont, toujours, des points de vue différents, voire, opposés, quant à tous les événements qui se produisent, sur la scène internationale.

Le « Wall Street Journal » a rappelé que, la semaine dernière, une conférence a eu lieu, à l’initiative du Club de Discussion Valdaï, qui est un forum international annuel, qui vise à rassembler des experts, pour débattre de la Russie et de son rôle, dans le monde. Etaient présents à cette conférence annuelle, des personnalités russes et des experts et des universitaires occidentaux. Un spécialiste américain, qui y a participé, a déclaré : «Il semble, parfois, que la Russie et l’Occident se trouvent, dans une chambre noire, et qu’ils parlent des objets, qui se trouvent autour d’eux, sans pouvoir les voir, d’où la différence, dans les descriptions qu’ils font de chaque objet».

Par exemple, la Russie et l’Occident ont eu des points de vue tout à fait opposés, en ce qui concerne les événements de l’Ukraine. D’après la plupart des personnalités politiques russes, le renversement du gouvernement de l’ancien Président ukrainien, Viktor Ianoukovitch, en février 2014, était, bel et bien, un coup d’Etat, soutenu, directement, par les Etats-Unis et l’Europe. Elles estiment même que les agences de renseignement des pays occidentaux auraient programmé ce coup d’Etat. Mais, du point de vue des Occidentaux, le gouvernement de Viktor Ianoukovitch aurait chuté, non pas, devant un coup d’Etat, mais sous la pression d’un mouvement populaire pro-occidental, en Ukraine.

Les informations et les reportages, diffusés par les médias russes, ont augmenté le taux de popularité du Président Vladimir Poutine, auprès de l’opinion publique. La plupart de ces médias sont, directement, contrôlés par l’Etat. A présent, la popularité de Poutine, en Russie, est à plus de 80 points, chiffre qui est supérieur même à celui datant de sa campagne électorale.

L’entourage de Poutine le soutient beaucoup plus qu’avant. Le vice-président du personnel de la présidence a déclaré, récemment, lors d’une conférence de presse, que les pays occidentaux, qui attaquent les positions du Président Vladimir Poutine, attaquent, en fait, les intérêts nationaux de tous les Russes. Il est allé même jusqu’à dire que les citoyens russes croient que, sans Poutine, il n’y aura plus de Russie ! Contrairement à ce point de vue, les Américains et les Européens considèrent, toujours, qu’il y ait une différence entre la Russie et son gouvernement, et la personne qui le gouverne.

Le « Wall Street Journal » ajoute que la théorie du complot n’est pas un phénomène nouveau, en Russie. Nicolaï Patrochev, un haut responsable sécuritaire, a dit, récemment, dans une interview, que les Russes considèrent, souvent, les Etats-Unis et l’Occident, comme étant à l’origine de nombreux complots historiques contre la Russie.

Selon lui, c’était l’Occident, qui aurait poussé l’ex-Union soviétique à intervenir, militairement, en Afghanistan. Il a ajouté que l’Occident avait fait chuter le prix du pétrole, dans les années 1980, pour détruire l’économie soviétique. Dans ce sens, il a estimé que les récentes sanctions de l’Occident contre la Russie n’ont d’autre objectif que d’affaiblir Moscou et de préparer le terrain au renversement du gouvernement de Vladimir Poutine.

Selon Ivan Krastov, chercheur au Centre d’études stratégiques sur les stratégies libérales, la théorie du complot ne peut pas fonctionne,r comme une idéologie, pour faire marcher un pays : «Le marxisme était une idéologie, mais la théorie du complot n’a rien à voir avec l’idéologie», a-t-il souligné.

L’ancien ministre russe des Affaires étrangères, Igor Ivanov, qui avait participé à la réunion annuelle du Club Valdaï, a déclaré : «Le statut des hommes politiques, en Russie, devient plus solide et plus fort, car il n’y a plus de confiance entre la Russie et l’Occident. En l’absence de cette confiance mutuelle, chaque partie croit que le but de l’autre partie est de porter atteinte à ses intérêts».

Voici une sélection de ses déclarations, vous aller comprendre pourquoi Christophe de Margerie était gênant.

Sur le rattachement de la Crimée à la Russie :

C’est l’Alsace-Lorraine.

Interview du 5 mai 2014 pour Le Nouvel observateur

Note : par ces mots, De Margerie expliquait que selon lui, la Crimée qui retourne à la Russie est l’équivalent de l’Alsace-Lorraine qui revient à la France en novembre 1918. C’est une chose logique.

Sur la sortie de la Russie du G8 :

Exclure la Russie du G8, c’est offrir 20 % de voix en plus à Poutine.

Interview du 5 mai 2014 pour Le Nouvel Observateur.

Sur la livraison des Mistrals :

Bloquer la livraison des navires de guerre Mistral ? Le patron du Kremlin s’en contrefiche, c’est la France qui sera dans la mouise.

Interview du 5 mai 2014 pour Le Nouvel Observateur

Sur la volonté de l’UE de réduire sa dépendance gazière vis-à-vis de la Russie :

Allons-nous construire un nouveau mur de Berlin ? […] La Russie est un partenaire et nous ne devrions pas perdre notre temps à nous protéger d’un voisin. Notre but est de ne pas être trop dépendant d’un pays – peu importe lequel. Sauf de la Russie, qui nous a sauvés à plusieurs reprises.

Interview du 8 juillet 2014 pour l’agence Reuters

Sur les liens entre économie et politique :

Total n’est ni un outil politique, ni une ONG. La mission de Total n’est pas de restaurer la démocratie dans le monde. Ce n’est pas notre métier.

Interview du 11 septembre 2009 pour le quotidien Le Parisien

Total ne fait pas de politique. Et tant que ce n’est pas interdit, c’est permis. (…) Si on ne fait pas de politique, je suis convaincu qu’au-delà des considérations économiques, une entreprise comme Total peut avoir un rôle à jouer : en faisant partager aux politiques français son expérience en Russie et en montrant aux Russes que la poursuite d’une relation est possible […] Nous ne sommes pas une diplomatie parallèle, mais j’estime important de ne pas couper les ponts et d’expliquer, pour que chacun s’efforce de comprendre l’autre. Il faut croire que les choses peuvent changer, s’améliorer.

Interview du 16 mai 2014 pour le quotidien français La Tribune

Sur l’image de la Russie à l’étranger :

Nous ne devons pas nous laisser persuader que la Russie est un ennemi, d’autant que notre approvisionnement en énergie dépend en grande partie de ce voisin […] On ne doit pas tomber dans la caricature des gentils Ukrainiens pro-occidentaux et des méchants pro-Russes.

Entretien du 4 septembre pour le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung

Sur les sanctions

Les sanctions ? Elles ne servent à rien et ne feront que pousser les Russes et les Chinois à mieux coopérer, sur le dos de l’Europe. La vérité, c’est que l’Ukraine va très mal économiquement et que l’Europe n’a rien fait pour l’aider.

Interview du 5 mai 2014 pour Le Nouvel Observateur

Je ne plaide pas pour la Russie mais pour plus de compréhension. Les sanctions sont une voie sans issue ; l’interdépendance économique, en revanche, exige un dialogue constructif.

Entretien du 4 septembre au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung

Les Russes sont nos amis, nos partenaires ; je ne comprends pas vraiment à quoi on joue en prenant la direction d’un embargo au lieu de parler de conciliation.

Rencontre du 3 septembre à Paris avec le représentant de la Douma, Sergueï Narychkine.

Nous sommes contre les sanctions parce que nous pensons que l’entreprise est une force positive, un canal de dialogue et un chemin vers la compréhension mutuelle. L’entreprise a besoin d’être protégée et encouragée, surtout dans les moments difficiles. Aujourd’hui, c’est l’inverse qui se produit : l’entreprise est prise en otage par les politiciens. Par conséquent, nous devons agir.

Dernière allocution, lundi 20 octobre à Moscou, à l’occasion d’une réunion avec le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, sur les investissements étrangers en Russie

Sur les projets de Total en Russie :

La Russie est un pays important dans la stratégie de Total, qui ambitionne d’en faire sa principale zone de production d’hydrocarbures à l’horizon 2020 […] Certes, nous ne voulons pas accroître notre exposition aux risques en Russie tant que la situation n’est pas normalisée, mais je ne serais toutefois pas un bon dirigeant si je revenais maintenant sur tout ce que nous avons édifié dans ce pays.

Entretien du 4 septembre pour le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung

Sur le paiement du pétrole en dollars :

Le prix du baril de pétrole est coté en dollars. Une raffinerie peut prendre ce prix, et en utilisant le taux de change euro-dollar sur un jour donné, se mettre d’accord pour effectuer le paiement en euros.

Il n’y a aucune raison de payer le pétrole en dollars.

sources Croah.fr

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