Mais l'Ukraine n'est pas la seule à s'enferrer dans ses propres mensonges. La position des Pays-Bas, formulée l'année dernière dans le rapport d'enquête technique sur le crash du vol MH17, ne manque pas non plus de rendre perplexe la Russie, qui y voit une tentative d'ignorer un grand nombre de preuves.
Ainsi, la partie du rapport concernant la destruction de l'avion par un missile sol-air Bouk comporte de nombreux éléments contradictoires. Afin d'adapter les faits aux résultats formulés d'avance, le rapport technique présente une version étrange du missile faite d'éléments disparates. Cette astuce a pour but de justifier les conclusions émises avant le début de l'enquête. Inutile de dire qu'il s'agit de conclusions infondées. L'Agence fédérale russe du transport aérien (Rosaviatsia) le démontre faits à l'appui.
On apprend également que les enquêteurs néerlandais n'ont pas demandé les relevés des radars, ce qui est démenti par Kiev, qui affirme avoir fourni à la commission d'enquête toutes les informations réclamées.
Mais alors, lequel des deux protagonistes ment? Le Conseil néerlandais de sécurité chargé de l'enquête ou bien les autorités ukrainiennes? C’est la question, somme toute logique, posée par Eric Vrijsen, laquelle est loin d'être anodine: 18 mois se sont écoulés depuis la catastrophe, mais les enquêteurs n'en ont cité ni les causes, ni les coupables. Pire, ils continuent à échafauder autour du crash des montagnes de contre-vérités.
De fait, les arguments des experts russes ne sont pris en compte que lorsqu’ils arrangent les experts néerlandais. Les médias occidentaux font l'objet de pressions sans précédent. Tout cela ne vise qu'un seul objectif: blanchir les vrais responsables de la mort de 300 civils dans le ciel ukrainien.