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david MIEGE
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22 février 2016 02:17

source   Varsovie s’oppose toujours au système de répartition des migrants par quotas. Un diplomate assure que son peuple ne peut cohabiter avec des ressortissants du Moyen-Orient.

La présidence néerlandaise du Conseil, appuyée par l’Italie, la Grèce et l’Allemagne, tente de convaincre les États d’Europe de l’Est de participer au projet de redistribution de 160 000 réfugiés partout en Europe.

Les dirigeants des pays de Visegrád, la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie et la Hongrie, s’opposent toujours frontalement à cette idée.

« Les pays d’Europe centrale et de l’Est  n’ont pas l’habitude de cohabiter avec des citoyens d’Afrique du Nord ou du Moyen-Orient », a assuré un diplomate polonais contacté par EurActiv.

« Depuis le début de la crise des réfugiés, les différences sociales dans ces pays ont été sous-évaluées. Avant d’accueillir et de redistribuer [des réfugiés], il faut communiquer avec les peuples d’Europe », a estimé ce diplomate, qui a préféré conserver l’anonymat.

La position de la Pologne est similaire à celle de la Slovaquie, dont le Premier ministre, Robert Fico, a déclaré que les musulmans ne pouvaient pas être intégrés dans des sociétés européennes majoritairement chrétiennes.

>> Lire : L’UE adopte la répartition des réfugiés sans l’accord de l’Est

« 50 millions de migrants changeront l’Europe»

Selon un autre diplomate de haut niveau, jusqu’à 50 millions de migrants arriveraient en Europe dans les années à venir, un bouleversement démographique et culturel « changera l’Europe » pour toujours et que les pays de Visegrád ne sont pas prêts d’accepter.

Lors de leur « mini-sommet » du 15 février à Prague, les quatre pays se sont accordés sur un plan B en cas d’effondrement de l’espace Schengen, si la Grèce sort ou est expulsée de l’espace sans frontières.

Les dirigeants polonais, slovaques, hongrois et tchèques veulent la fermeture des frontières entre la Grèce, la Bulgarie et la Macédoine, afin de limiter drastiquement l’afflux d’immigrants qui arrivent de Turquie.

Varsovie a déclaré « comprendre le fait » que certains pays avaient des difficultés à protéger leurs frontières externes, mais estime que « ces pays devraient également comprendre que d’autres pays européens n’ont pas appris à vivre avec des personnes originaires du Moyen-Orient ».

>> Lire : Les pays de Visegrád veulent revoir les frontières de l’UE

Coalition des volontaires

Selon les informations obtenues par EurActiv au sein des institutions européennes, un solide front de résistance au plan B du groupe de Visegrád est en train de se former.

Selon cette source, les pays de Visegrád sont très influencés par Viktor Orbán et semblent peu disposés à parvenir à un compromis politique avec leurs partenaires européens.

Une « coalition des volontaires » est donc en train de s’établir pour faire monter la pression auprès de ces quatre États, afin qu’ils accueillent leur part des réfugiés.

En Grèce, certains soulignent que ces pays n’ont aucune idée de la difficulté de protéger des frontières maritimes et d’empêcher les arrivées sur les nombreuses îles de la mer Égée. À part la Slovaquie, aucun des pays du groupe de Visegrád n’a de frontière maritime.

Athènes et Rome, en première ligne des arrivées massives, dénoncent un manque de coopération des autres États membres, surtout en ce qui concerne la relocalisation de 160 000 réfugiés arrivés dans les deux pays.

À ce jour, moins de 500 personnes ont été relocalisées et seuls 14 États membres se sont déclarés prêts à accueillir plus de réfugiés (601 pour l’instant), selon un diplomate grec. En Italie, 1 000 personnes ont été relocalisées. Le diplomate souligne que ce sont les États qui n’ont pas levé le petit doigt pour aider la Grèce qui se permettent le plus de critiques.

>> Lire : Pour les réfugiés, «la Hongrie n’a rien donné, pas même une couverture»

Rome a également appelé les autres États membres à participer à l’effort et à appliquer la décision de relocalisation des réfugiés, rappelant que derrière ces chiffres se trouvaient des personnes en détresse. L’Italie est d’avis que la réintroduction de frontières au sein de l’espace Schengen devrait être évitée à tout prix.

Lors du sommet du groupe de Visegrád à Prague, Boyko Borissov, le Premier ministre bulgare, s’était également opposé à cette idée et avait assuré à ses interlocuteurs qu’il ne fermerait pas les frontières.

Maladie géopolitique

«La crise des réfugiés pourrait « transformer une fragilité géopolitique en maladie géopolitique », estime un des diplomates auxquels EurActiv s’est adressé.

« La région des Balkans occidentaux et de la Méditerranée sera déstabilisée. Cette région est pleine de trous noirs et de sources de guerre potentielles […] on a fermé les yeux là-dessus pendant longtemps, mais, tout à coup, ces pays risquent d’exporter leur déséquilibre en notre sein. »

>> Lire : La Grèce en première ligne face à un nombre record de migrants

La France absente

Un autre diplomate européen a pour sa part noté que le silence de la France sur la crise des réfugiés était « problématique ». « Paris est absente et il est étrange de constater qu’elle n’a pas grand-chose à dire », estime-t-il.

Selon lui, Paris est « réticente, sinon opposée » au programme de relocalisation approuvé par le Conseil l’an dernier. Après les attentats de Paris, la France s’est souvent retranchée derrière des raisons de sécurité.

>> Lire aussi : Un nouveau régime d’asile européen pour avril

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