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david MIEGE
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6 octobre 2016 01:06

Entre les guerres du passé et la hantise d'un probable nouveau conflit, l'Erythrée, dans le nord-est du continent africain, voit, comme le note le spécialiste de l'Afrique Bernard Lugan, sa jeunesse prendre «la route de l'exil».

L’Erythrée est une langue de terre longue de 1 000 kilomètres bordière de la mer Rouge dont la superficie est de 121 000 kilomètres carrés. Le pays est peuplé par 3,5 millions d’habitants appartenant à neuf ethnies. Les langues officielles du pays sont le tigrinia et l’arabe. La population y est divisée à égalité entre musulmans et chrétiens.

Selon l'ONU, près de 5 000 jeunes quittent clandestinement ce pays chaque mois pour aller tenter leur chance en Europe. Pourquoi cet exode ? Pourquoi ce pays se vide t-il de sa population ?

Durant les siècles passés, l’actuelle Erythrée fut périodiquement rattachée à l’Ethiopie dont elle constituait la façade maritime.

Sous le règne de l’empereur Jésus II (1729-1753), les Ethiopiens rétablirent leur contrôle sur la «province maritime», puis, après une courte occupation par les Turcs, l’empereur Theodoros en reprit le contrôle. En 1875, le Khédive d’Egypte s’empara de la région jusqu’à l’occupation italienne de 1885.

De 1889 à 1941, l’Erythrée fut une colonie italienne. Quand vint le temps du partage des dépouilles des vaincus du second conflit mondial, I'empereur Hailé Selassié, désireux d’obtenir un débouché maritime, revendiqua l’Erythrée.

Le service militaire obligatoire qui permet au régime de sanctionner les opposants est d'une redoutable efficacité

En 1952, l’ONU confia la région à l'Ethiopie comme entité autonome dotée d’un drapeau et d’un gouvernement. Dix ans plus tard, en 1962, l’Ethiopie l’annexa, y appliqua une rigoureuse politique de centralisation administrative et entreprit d'en faire une simple province de l'Empire. Cette annexion provoqua une rébellion.

Le 12 septembre 1974, l’empereur Hailé Sélassié fut déposé et incarcéré par le Derg («Comité» en langue amharique et dont l’intitulé complet était Comité de coordination des forces armées, de la police et de l’armée territoriale). L’anarchie qui s'en suivit déboucha sur de sanglants réglements de comptes entre factions marxistes. Le 11 février 1977, le colonel Mengistu Hailé Mariam prit le pouvoir mais il eut à faire face à deux guérillas structurées, celle du FPLE ou Front populaire de libération de l’Erythrée et celle du FPLT ou Front populaire de libération du Tigré.

(...)

Pour l’Ethiopie, les conséquences économiques de cette indépendance étaient graves car tout le commerce du pays se faisait par les ports érythréens, notamment par celui d’Assab. L’Ethiopie réagit alors en imposant à l’Erythrée le règlement en dollars de toutes les transactions entre les deux pays. Cette mesure pénalisait sérieusement l’Erythrée qui était importatrice des productions agricoles éthiopiennes. Les relations se tendirent donc peu à peu entre les anciens «frères d’armes» et une question de bornage frontalier mit le feu aux poudres.

(...)

Depuis, les deux pays sont sur le pied de guerre, ce qui explique la militarisation de l'Erythrée qui vit dans la hantise d'une offensive éthiopienne. La population est ainsi étroitement contrôlée à travers l'armée et grâce au service militaire obligatoire.

Ce dernier concerne tous les citoyens âgés de 18 à 40 ans, hommes et femmes, ces dernières jusqu'à l'âge de 47 ans. Ce service de dix-huit mois débute par six mois de classes suivis de douze mois au sein des unités.

Leur temps de service achevé, les Erythréens sont versés dans la réserve active jusqu'à l'âge de 50 ans étant entendu qu'ils peuvent être rappelés à n'importe quel moment. Cette mesure qui permet au régime de sanctionner les opposants ou les «tièdes» est d'une redoutable efficacité. Mais elle pousse la jeunesse sur les routes de l’exil.

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