Campagne. Ralenti dans les sondages, attaqué par tous ses concurrents, Emmanuel Macron a abandonné son ton bienveillant pour descendre dans l’arène des petites phrases et des formules assassines.
Emmanuel Macron était jusqu’ici au-dessus de la mêlée. En tout cas, le leader d’En Marche ! se présentait depuis le lancement de son mouvement politique comme le candidat capable de rassembler au-delà des clivages politiques traditionnels. Sans se salir les mains dans l’arène, sans se livrer à la violence propre à toutes les campagnes présidentielles, celle-ci plus particulièrement.
Pris pour cible par tous ses concurrents, rattrapé dans les sondages, impliqué dans des affaires embarrassantes, l’ancien ministre de l’Economie, qui doit composer en outre avec le soutien de plus en plus insistant et handicapant du président de la République François Hollande, est obligé de lâcher des coups. De se prêter au jeu, pour ne pas être emporté par la tempête.
Fillon, cet “homme de peu de valeurs”
Dix jours avant le premier tour de l’élection, il gratifie donc ses opposants de petites phrases assassines. On le surnomme Emmanuel Hollande pour mettre en avant son lien de parenté politique avec le chef de l’Etat ? Il s’adresse à François Balkany pour railler les affaires qui polluent la campagne de François Fillon, le candidat LR, cet “homme de peu de valeurs”.“Nous avons Vercingétorix, ironise-t-il en faisant allusion à l’ancien Premier ministre qui s’était comparé au chef gaulois. Depuis trente-cinq ans, il est dans la vie politique française !”.