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david MIEGE
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5 mai 2017 18:19

Le dépassement des clivages revendiqué comme sa marque de fabrique a poussé Emmanuel Macron à de nombreuses contorsions rhétoriques lors de la campagne. Au risque parfois de se contredire, ou – pire – de se fâcher avec tout le monde.

La délicate question de la colonisation

En novembre 2016, Emmanuel Macron dresse le bilan de la colonisation. «En Algérie, il y a eu la torture, mais aussi l’émergence d’un Etat, de richesses, de classes moyennes, c’est la réalité de la colonisation», estimait-il, avant d'ajouter, soucieux d'équilibre : «Il y a eu des éléments de civilisation et des éléments de barbarie». Mais, en visite en Algérie en février, l'ex-ministre de l'Economie décide de faire pencher la balance du côté de la barbarie.

«La colonisation fait partie de l’histoire française, déclare-t-il. Et de poursuivre : «C’est un crime, c’est un crime contre l’humanité, c’est une vraie barbarie. Et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face, en présentant nos excuses à l’égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes.»

Devant le tollé suscité à droite mais aussi parmi les pieds-noirs, Emmanuel Macron avait fini par présenter ses excuses lors d'un meeting à Toulon. «Je vous ai compris et je vous aime», avait-il alors lancé, en un clin d’œil appuyé à de Gaulle en Algérie, en juin 1958.

La gestation pour autrui (GPA)

«Il faut permettre la reconnaissance des enfants nés par GPA à l'étranger.» Dans un entretien accordé au magazine Têtu le 27 février, Emmanuel Macron donnait ainsi des gages aux militants de la cause LGBT, pour lesquels la gestation pour autrui (GPA) est une mesure très importante. «Ces enfants participent d'un projet d'amour», affirmait-il, «il faut arrêter l'hypocrisie et je porterai ce projet pour compléter la circulaire Taubira», laquelle permet à des enfants conçus à l'étranger par GPA d'être adoptés en France.

Une déclaration qui entretient le flou avec ce que propose Emmanuel Macron dans son programme. Celui-ci s'engage, en effet, à «lancer une initiative internationale afin de s’attaquer au problème de la GPA très peu payée et subie». Une ambiguïté qui n'a pas échappé à la Manif pour tous. Est-ce à dire que, supposée «bien payée et consentie, sur le modèle californien, cette pratique [serait] légitime ?», s'inquiétait par ailleurs la philosophe féministe Sylviane Agacinski dans une lettre ouverte publiée dans Le Figaro du 18 avril.

Les relations avec la Russie

En janvier 2016, alors installé à Bercy, il se montrait disposé à lever les sanctions économiques à l'encontre de Moscou. «Les sanctions ne sont pas bonnes pour les entreprises», avait-il alors estimé, lors de sa visite au salon FrenchTech... de Moscou.

Quasiment un an jour pour jour plus tard, en meeting à Lille le 14 janvier, le candidat d'En Marche ! paraît beacoup moins bien disposé à l'égard du Kremlin. «La politique européenne permettra d'avoir un dialogue avec la Russie. Mais parler avec elle, cela ne veut pas dire oublier qu'on ne partage pas les mêmes valeurs».

Idem le 14 avril dans l'hebdomadaire Jeune Afrique, où Emmanuel Macron se disait prêt à la relance d'un dialogue. Un «dialogue» certes, mais «exigeant pour régler les crises dans lesquelles la Russie est impliquée en Ukraine et en Syrie». 

La (dé)pénalisation du cannabis

En septembre, au micro de France inter, Emmanuel Macron estimait que le cannabis présentait «un problème de sécurité, de lien avec la délinquance dans les quartiers difficiles et de financement des réseaux occultes». Une position claire, qui ne laissait pas de place à la tolérance.

Pourtant, dans son livre-programme Révolution, paru en novembre 2016, Emmanuel Macron se prononçait pour la dépénalisation du cannabis, mais contre sa légalisation, afin, expliquait-t-il, de «désengorger les tribunaux».

Enfin, en février, ultime revirement, il déclare dans un entretien au Figaro, qu'il veut imposer une tolérance zéro. «Je ne crois pas à la dépénalisation» dans le cas de possession de petites doses, concluait-il, «cela ne change rien».

Evasif sur le financement de son programme et sur la question de la dette

Un peu au-dessus du plancher des vaches, dans les sphères de la macroéconomie, Emmanuel Macron, ne dit mot par exemple, sur la dette française, comme le relève l'historien John Laughland. Un sujet majeur puisqu'il engage l'ensemble des contribuables – mais apparemment tabou. Pourtant, sur le sujet, le candidat d'En Marche! reste là aussi des plus flous. En proposant 60 milliards d'euros d'économie et 75 milliards d'euros de dépenses supplémentaires, le favori de la présidentielle n'explique pas comment il se conformera à l'austérité exigée par Bruxelles.

 

Il n'est pas toujours facile de suivre le candidat d'En Marche 

 

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