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14 février 2018 23:22
Un plan américano-israélien de partage de la Syrie

Cinq développements militaires confirment la présence d’un plan américano-israélien 

Le Ministère des Affaires étrangères syrien peut légitimement considérer les raids aériens américains qui ont visé ses forces ainsi que des groupes armés lui étant fidèles et qui ont tué 150 personnes dans le gouvernorat de Deir Az-Zor comme un « crime de guerre » et un crime contre l’humanité. Les forces américaines présentes sur les terres syriennes et irakiennes sont venues sous prétexte de lutter contre le terrorisme, notamment « l’Etat islamique ». Pourquoi donc ne partent-elles pas une fois que ce prétexte n’est plus valable et que cherchent-elles à travers ces raids ?

La réponse est très simple : elles veulent mettre en œuvre le projet américain de division de la Syrie et d’implantation de bases militaires américaines permanentes à l’Est de l’Euphrate, qu’elles veulent séparer des régions occidentales et centrales. Ces bases remplaceront la base aérienne turque d’Incirlik, où les avions américains ne sont plus les bienvenus, et constitueront un socle pour l’Etat kurde embryonnaire.

La coalition internationale dirigée par les Etats-Unis a reconnu jeudi matin qu’elle avait mené des raids contre des « forces alliées au régime » après qu’elles ont mené une attaque « injustifiée » contre une base des Forces syriennes démocratiques à l’Est de l’Euphrate, dans le gouvernorat de Deir Az-Zor, limitrophe avec l’Irak. Cette intervention de la coalition en faveur des Forces syriennes démocratiques majoritairement kurdes confirme que les Etats-Unis veulent former une entité kurde indépendante à l’Est de l’Euphrate, prise sur la Syrie, qu’ils « protégeront » et qu’ils doteront d’une armée de 30 000 soldats, entraînés et équipés d’armes dernier cri.

Ce plan ne sera pas accepté en Syrie, en Irak, en Turquie et en Iran. Les Etats-Unis et leurs alliés se retrouveront donc face à tous ces pays, unis pour la même cause et il n’est pas exclu que le « plan américain » soit en tête de l’ordre du jour du sommet tripartite d’Istanbul entre la Russie, l’Iran et la Turquie, qui se tiendra dans les prochaines semaines.

Faire monter la tension en Syrie en prélude à son partage 

La Syrie est actuellement sciemment visée par les Etats-Unis et Israël, qui veulent compenser les échecs qu’ils ont essuyés au Nord-Ouest et au centre de la Syrie ainsi qu’au Liban. Les manifestations de l’escalade américano-israélienne contre la Syrie sont les suivantes :

Premièrement : le lancement de cinq missiles israéliens à travers l’espace aérien libanais, visant des cibles proches de la capitale syrienne avant-hier. Les défenses aériennes ont réussi à en intercepter quatre. L’occupation utilise des missiles pour bombarder le territoire syrien et non des avions comme c’était le cas durant les sept dernières années, car les défenses syriennes ont été modernisées et sont désormais capables d’intercepter les avions des assaillants.

Deuxièmement : la réouverture par les Etats-Unis du dossier des armes chimiques. Ils accusent sans preuves les autorités syriennes d’avoir utilisé le chlore dans la Ghouta orientale. Ces accusations précèdent traditionnellement une agression américaine, comme ce fût le cas il y a plusieurs mois avec le lancement de plus de cinquante missiles Tomahawk sur l’aéroport d’Ach-Chayrate en réaction à l’utilisation d’armes chimiques à Khan Cheykhoun, dans la banlieue d’Idlib.

Troisièmement : le bombardement de Damas et de régions voisines avec des missiles dernier cri lancés par les forces de l’opposition armée à des fins de déstabilisation.

Quatrièmement : la fourniture, de manière directe ou indirecte, de lance-missiles Manpads ou Stinger à « Hayat Tahrir Ach-Cham » (anciennement « An-Nosra ») par les Américains. Un des ses lance-missiles a été utilisé pour abattre un avion russe Sokhoï 25 au-dessus de la commune de Saraqib, aux alentours d’Idlib. Il s’agit d’un message clair adressé au gouvernement syrien et à la Russie disant que l’espace aérien syrien n’est plus un espace sûr pour leurs avions.

Cinquièmement : l’escalade israélienne au Liban incarnée par l’annonce de la construction d’un mur le long de la frontière côté libanais, afin d’imposer un fait accompli et de « légitimer » les appétits israéliens envers les champs de gaz des eaux régionales libanaises frontalières de la Palestine occupée.

Pourquoi nous pensons que les jours à venir devraient voir une résistance encore plus acharnée que la résistance irakienne ?

Il est évident que l’Amérique a pris nos frères kurdes comme alliés régionaux et veut les utiliser contre ces quatre pays : l’Iran, la Turquie, l’Irak et la Syrie. Mais les chances de réussite de ce plan sont comme celles de tous ses prédécesseurs : presque nulles. Les Etats-Unis vont abandonner leurs nouveaux alliés kurdes comme ils les ont abandonnés, eux et d’autres, dans le passé et les laisseront seuls face à leur destin douloureux.

Les forces américaines en Syrie, en Irak et à Manbij seront une cible légitime pour ces quatre Etats, de manière directe ou indirecte, dans le futur proche. Il est probable que des cellules de résistance armée se constituent pour faire face à ces forces, comme cela s’est produit après l’occupation américaine de l’Irak en 2003, ce qui a poussé la Maison blanche à les retirer pour limiter les pertes matérielles et humaines.

Il y a plus de 6 000 soldats américains en Irak et 2 000 en Syrie. Ils seront une proie de choix pour les nouvelles forces de résistance qui se préparent. Il ne serait pas étonnant que les forces de la Mobilisation populaire irakienne (Al-Hachd Ach-Chaabi) et des groupes armés syriens alliés à la Turquie en soient la colonne vertébrale, car les premières sont « au chômage » depuis la reconquête de Mossoul et les seconds changent leurs cibles selon les instructions de la Turquie.

L’expérience afghane sera difficile à répéter

Les Etats-Unis n’ont plus d’amis dans la région, à part certains de nos frères kurdes. Ils ont perdu la Turquie, la Syrie, l’Irak et l’Iran. Ils se mettent le doigt dans l’œil s’ils pensent qu’ils peuvent faire de la Syrie un nouvel Afghanistan et infliger une défaite aux quatre Etats, en plus de la Russie, en fournissant des lance-missiles Stinger aux groupes armés. Ces quatre pays sont des puissances régionales majeures bien enracinées et non des forces d’occupations passagères comme les forces soviétiques. De plus, le gouvernement syrien est intégré au concert régional et mondial des nations : il n’est pas, comme le régime communiste afghan, faible et assiégé de toutes parts.

Les forces américaines vont prendre la place de « l’Etat islamique » comme cible des forces de résistance acharnée dans la région durant les semaines et les mois à venir. L’arroseur pourrait bien se retrouver trempé mais cela, seuls les jours à venir nous le diront.

Abdelbari Atwan

Rai Al Youm

source:http://actuarabe.com/plan-americano-israelien-de-partage-de-syrie/

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