La compagne de Radouane Lakdim, le terroriste de l'Aude, «Marine P.» a été mise en examen mardi soir pour «association de malfaiteurs terroriste». Une petite amie, dont le profil et les propos ont choqué de nombreux Français. En effet, lors de son arrestation, cette jeune fille de 18 ans «aux yeux bleus», fraîchement convertie à l'Islam aurait hurlé aux policiers «Allahu Akbar».
Par la suite, dans les locaux de la DGSI, cette jeune fille —fichée S pour radicalisation islamique- «sans antécédent judiciaire» et vivant chez ses parents non croyants dans un HLM «aux confins» de Carcassonne, aurait tenue des propos «glaçants» aux enquêteurs.
La jeune fille décrite par ses proches comme «jolie, souriante, discrète», aurait regretté que Radouane Lakdim n'ait pas fait plus de victimes, ajoutant qu'elle n'aurait pas dénoncé son compagnon à la police si elle avait été au courant de ses projets d'attentat et même qu'elle aurait participé à son action s'il lui avait demandé, le tout afin de venger les «frères qui sont tués en Syrie».
Le matin même du passage à l'acte de son compagnon, elle publiait sur les réseaux sociaux une sourate promettant «l'enfer aux mécréants» et se déclarait d'ailleurs «sympathisante» de Daech.
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Cependant, comment ne pas s'inquiéter du comportement de cette jeune fille radicalisée, qui approuve les attentats commis dans l'Aude, alors même que d'autres individus aguerris rentrent de Syrie et d'Irak? Parmi ces centaines de Français, partis au Levant, pas moins de 300 femmes et 500 enfants avaient été dénombrés fin 2017. Si les hommes sont emprisonnés à leur retour, le traitement judiciaire réservé aux «revenantes» et à leurs enfants reste flou. ...
...ces retours, peut-on croire ces femmes de retour de zone de guerre, où elles ont rejoint des criminels rompus à l'art du mensonge, de la dissimulation? Des femmes qui aujourd'hui plaident la naïveté, comme Margaux Dubreuil, une Nantaise arrêtée avec ses trois jeunes enfants par les forces kurdes à Raqqa, en octobre 2017.
Interviewée par une équipe de France Télévision, elle déclarait qu'avec les autres musulmanes elle ne souhaitait qu'assouvir «un rêve de jeunes converties», ne voyant dans le califat de Daech qu'un espace où elles «seraient libres de pouvoir vivre notre religion à notre aise».
Margaux Dubreuil avait quitté la France pour rejoindre Daech en Syrie dès 2013, quelques mois à peine après Émilie König, une autre Française, recruteuse effrénée de 200 Françaises dans les rangs de Daech, passionnée par les armes, repérée tant par les services français pour sa violence et sa «haine du monde occidental» que par la CIA, qui l'a ajouté tableau de ses cibles prioritaires. Emilie König, également capturée par les Kurdes, demande aujourd'hui son rapatriement en France, les autorités françaises ayant «l'obligation de la juger» selon son avocat.
Elles se présentent généralement comme des «femmes au foyer», à l'image de Mélina Boughedir, qui elle ne demande pas son rapatriement, mais sera expulsée d'Irak. Comme le souligne Franceinfo, des sources irakiennes de l'agence américaine Associated Press affirment qu'elle faisait partie de la police morale de Daech. Si elle nie avoir participé aux combats, des plans de la bataille de Mossoul ont été retrouvés dans son téléphone portable.
Dans ce cas comme dans d'autres, les journalistes français qui les ont rencontrés s'interrogent d'ailleurs sur l'honnêteté de leurs témoignages. D'autant plus que pour ces femmes de djihadistes, la manœuvre en vaut la peine: alors qu'en Syrie ou en Irak elles risquent la peine de mort, elles n'encourent en France que de faibles peines d'emprisonnement. 6 ans, en moyenne, dans le cas des hommes de retour des zones de combats, comme le soulignait le Journal du Dimanche, qui revenait sur le fait que d'ici deux ans «70 à 80 condamnés pour terrorisme seront sortis de prison.»