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24 janvier 2019 15:12

Privatisation de l’aéroport de Toulouse par Macron : l’actionnaire chinois veut déjà revendre ses parts plus cher, après avoir puisé dans les caisses de l’aéroportLe feuilleton de la privatisation controversée de l’aéroport de Toulouse, supervisée par Emmanuel Macron, tourne à la tragédie. Le consortium chinois détenteur de 49% des parts veut déjà les revendre, 192 millions plus cher que le prix d’achat.

Encore un fiasco dans la privatisation de l’aéroport de Toulouse, après la cession controversée de 49,9% de ses parts en 2015 à Casil Europe, un groupe créé par un consortium chinois. Après seulement quatre ans d’exploitation, le géant asiatique a mandaté la banque Lazard pour revendre ses parts près de deux cents millions d’euros plus cher que le prix d’acquisition, 308 millions d’euros. La privatisation de l’aéroport avait été encouragée à l’époque par Emmanuel Macron, alors ministre de l’Economie.

L’actionnaire chinois justifie sa plus-value par l’augmentation du trafic de l’aéroport toulousain, passé de 7,6 à 9,6 millions de passagers entre 2015 et 2018. Or cette croissance s’explique notamment par le développement des vols low-cost (qui représentent 42% du trafic), alors que l’implantation d’EasyJet, de Ryan Air ou de Volotea, avait été négociée avant l’arrivée des Chinois.

Plus-value massive et siphonage de dividendes

Outre cette future transaction juteuse, Casil Europe a versé plus de 40 millions d’euros de dividendes à ses actionnaires en quatre ans, dont 16,5 puisés dans les réserves de l’aéroport toulousain.

Pour cela, ils avaient été accusés en novembre 2018 par Valérie Rabault, députée socialiste et rapporteur spécial d’un rapport parlementaire sur les participations financières de l’Etat, de «vider les caisses» de l’aéroport.

Casil Europe a motivé la revente par le fait que l’Etat français n’a pas exercé son option de cession de ses 10,01% de parts restantes, qui aurait pu permettre au consortium de devenir actionnaire majoritaire.

L’Etat a dû reculer à la demande des collectivités locales et de la Chambre de commerce et d’industrie de Toulouse, réticent à un tel scénario. La Cour des comptes elle-même avait critiqué l’opération de cession et la gestion de Casil Europe en octobre 2018.

Les déconvenues d’une privatisation d’aéroport

La décision de Casil Europe pourrait bien desservir les intérêts français, puisque des groupes nationaux pourraient souhaiter reprendre les parts, et ainsi faire les frais de cette plus-value. En 2014, Aéroports de Paris et Vinci Airports étaient candidats au rachat. En 2018, la Banque populaire occitane associée à Natixis et à la Caisse d’épargne Midi-Pyrénées avaient signalé leur intérêt en cas de revente.

L’annonce de la revente a ulcéré les détracteurs de l’aéroport, qui militaient depuis le début contre cette privatisation controversée d’un aéroport prometteur.

 

Un revendeur chinois plus que critiquable

En 2015, l’Etat français avait cédé 49,9% des parts de l’aéroport de Toulouse-Blagnac pour 308 millions d’euros à Casil Europe. Les deux rapports produits sur la vente de l’aéroport de Toulouse, dont un émanant de la Cour des comptes en 2018, avaient relevé plusieurs points litigieux. Premièrement, l’acheteur chinois n’avait pas d’expérience de gestion aéroportuaire, ce qui a pourtant été exigé dans le cadre de rachats d’aéroports ultérieurs.

Le manque d’investissement du groupe chinois, qui avait promis monts et merveilles pour le développement de l’aéroport, a aussi été épinglé. «Un programme d’investissement de plus de 850 millions d’euros sera conduit sur la durée de la concession», avait ainsi vanté, à l’époque, la commission des participations et des transferts de l’Etat.

Or le directeur de l’aéroport Mike Poon avait estimé le montant de ces investissements à la fin 2017 à 89,5 millions d’euros seulement. L’ouverture d’une ligne directe Zhenghzou-Toulouse avait aussi été annoncée : encore une promesse non tenue.

Plus troublant encore, le rapport de la Cour des compte avait révélé des failles dans la procédure d’appel d’offres. Il déplorait le «manque de transparence financière» de Casil Europe, cet acquéreur qui selon elle «[soulevait] les inquiétudes». Casil Europe était en effet constitué pour moitié d’un fonds d’investissement hongkongais domicilié… dans les îles Vierges.

Les trois sociétés intermédiaires créées pour le rachat étaient en outre domiciliées aux îles Caïman ou au Luxembourg. Elles avaient été priées par l’Agence des participations de l’Etat (APE), chargée de la vente, de se reloger, pour éviter un «risque réputationnel», à Hong Kong.

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