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30 septembre 2019 23:50
Entre un million et un million et demi de clandestins en France ?

Par André Posokhow, consultant ♦ C’est une question explosive alors que les conséquences de l’immigration pèsent de plus en plus sur une France en proie à des tensions identitaires de plus en plus grandes : combien y a-t-il de clandestins en France ?

La réponse est évidemment impossible à l’unité près. Néanmoins, de nombreux indices permettent d’apporter une estimation réaliste. C’est ce qu’André Posokhow a tenté de faire dans les lignes ci-dessous, avec le sérieux et la minutie qui le caractérisent.

Et le résultat est à peine croyable : il y aurait entre un million et un million et demi de clandestins dans l’hexagone. Pourtant, les données disponibles rendent ce résultat probable. Reste que cette estimation réalisée par André Posokow réclame d’être confirmée par des travaux gouvernementaux. Mais, dans le domaine de l’immigration, les autorités préfèrent souvent le silence.

Polémia


Stabilité annoncée et prudence manifestement trompeuse

En 2006, une commission d’enquête du Sénat a produit un rapport sur l’immigration clandestine.

Il y était constaté que rares étaient les personnes que la commission avait entendues qui s’étaient aventurées à fournir une évaluation chiffrée du phénomène. La commission regrettait que, si les chiffres communiqués semblaient vraisemblables, ils demeuraient sujets à caution, compte tenu des lacunes du dispositif statistique.

Ce rapport a rappelé des estimations antérieures.

Le précédent rapport du Sénat

En juin 1998, dans un rapport de la commission d’enquête du Sénat sur les régularisations d’étrangers en situation irrégulière présidée par Paul Masson, il était écrit qu’« une estimation du nombre des clandestins entre 350 000 et 400 000 ne paraît pas éloignée de la réalité »

Les chiffres avancés par Nicolas Sarkozy

En 2005, selon Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’intérieur, entre 200 000 et 400 000 étrangers en situation irrégulière étaient présents sur le territoire national et entre 80 000 et 100 000 migrants illégaux supplémentaires y entreraient chaque année.

Entre parenthèse, la cohérence entre les chiffres du stock et ceux du flux n’est compréhensible que s’il a été procédé à des régularisations massives.

La direction des affaires juridiques du ministère de l’Intérieur

Selon le Sénat, à la même époque, la direction des affaires juridiques du ministère de l’Intérieur a expliqué concernant l’estimation du « stock » qu’ « elle prend pour base minimale le nombre (150 000) d’étrangers en situation irrégulière qui bénéficient de l’aide médicale d’Etat. Sur cette base, et en y ajustant un pourcentage du flux annuel (pour tenir compte, d’une part, des régularisations « au fil de l’eau » et, d’autre part, des départs volontaires), on peut raisonnablement estimer ce stock à environ 400 000 personnes. »

Une évaluation fouillée et détaillée de Jean-Paul Gourévitch

Jean-Paul Gourévitch a procédé, dans ses monographies sur l’immigration et notamment la n°25 de 2011 sur le coût de l’immigration irrégulière, à une estimation très documentée et argumentée du nombre de migrants irréguliers : « Les estimations livrées officiellement entre 2008 et 2009 d’un nombre de migrants en situation irrégulière compris entre 200 000 et 400 000 sont donc nettement en-dessous de la vérité ».

Il présente les chiffres suivants : « 550 000 migrants en situation irrégulière en métropole, 131 500 en Outre-mer ». Soit un total de 680 000 clandestins que J.P. Gourévitch a repris dans sa monographie n°27 de 2012. 

A notre connaissance personne n’a contesté ces chiffres, nettement supérieurs à ceux d’origine officielle.

Les faiblesses officielles

Premier constat : un document officiel comme les rapports au Parlement sur les étrangers en France annonce clairement en tête du chapitre sur l’immigration irrégulière qu’il n’est pas en mesure de communiquer une évaluation. Donc ignorance affirmée voire revendiquée.

Second constat : les estimations proposées, sauf celles de JP Gourévitch, particulièrement charpentées, ne sont pas documentées, expliquées, justifiées et apparaissent comme vagues et peu convaincantes.

 

A partir des flux depuis 2011

Il est proposé de partir de l’estimation par J.P. Gourévitch dans sa monographie n°25 de 2011 du stock d’immigrés clandestins à fin 2010 : 680 000.

A ce chiffre sont ajoutés, au titre des années 2011 à 2018, les déboutés du droit d’asile : total de 481 952.
Sont également ajoutées les entrées clandestines hors frontières : 325 000. Le stock actuel de Mineurs Isolés Etrangers (MIE) – 40 000 au minimum – est considéré faisant partie des entrées clandestines.

Carte du Figaro sur les entrées clandestines en France

Carte du Figaro sur les entrées clandestines en France

Sont déduits le total des éloignements exécutés qu’ils soient forcés ou volontaires : 235 763, et des régularisations : 236 439.

Au final le nombre d’illégaux auquel aboutit cette méthode s’élève à environ 1 015 000.

Tableau récapitulant le calcul estimant le nombre de clandestins en France

Tableau récapitulant le calcul estimant le nombre de clandestins en France

Le rapport d’information de l’Assemblée nationale (A.N.) sur l’action de l’Etat en Seine Saint Denis (2018)

En mai 2018, un rapport d’information a été remis par le comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques de l’Assemblée nationale sur l’action de l’Etat en Seine-Saint-Denis. Au sein de ce rapport accablant, voire angoissant car ce département échappe désormais à l’autorité de l’Etat, il convient de retenir deux passages importants et révélateurs :

« Le département est un sas d’entrée de la France par l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle »

« Sur le flot d’entrants figurent des personnes désireuses de demeurer en France mais ne disposant pas des titres de séjours les y autorisant »

« Ces hommes, femmes et enfants sont une réalité démographique avec laquelle les pouvoirs publics doivent compter. Or, ces derniers n’arrivent pas à les dénombrer. Selon les estimations des interlocuteurs rencontrés par les rapporteurs, ces personnes en situation irrégulière seraient entre 150 000, 250 000 personnes voire 400 000 »

[…]

Estimation sur la base de l’AME

On peut estimer le nombre de bénéficiaires de l’AME en 2019 à environ 346 000. Selon le Sénat le nombre de bénéficiaires, fin 2017, s’élevait en effet à 315 835 et le gouvernement table sur une croissance annuelle de ce nombre de 4,7 % rapporte Valeurs actuelles.

Si l’on applique le coefficient d’extension 3 cité dans le passage cité ci-dessus, on aboutit à 346 000*3 = 1 038 000.

Mais, comme l’indique le directeur de l’immigration du ministère de l’intérieur qui doit savoir ce dont il parle, le chiffre de l’AME est minoré par rapport au public potentiellement concerné. Le préfet du 93, quant à lui, qui a forcément un aperçu de la réalité de son département, a repris, lors de son audition, cette méthode d’estimation, qualifiée de crédible avec une marge d’erreur de 33 %.

C’est la raison pour laquelle cette marge d’erreur qui provient de la minoration du chiffre de l’AME doit se traduire par une augmentation du coefficient multiplicateur.

Ainsi le haut de la fourchette obtenu par cette méthode serait de 1 038 000*1,33 = 1 380 000.

Soit un moyen terme de 1 200 000.

Conclusion

Les chiffres de l’immigration clandestine que nous proposons sont compris à l’intérieur d’une fourchette comprise entre 1 015 000 et 1 600 000. Cet ordre d’idée apparaît évidemment très éloigné des estimations habituelles qui présentent la particularité de ne pas être expliquées et justifiées, sauf celles établies par Jean Paul Gourévitch en 2011.

De même, il faudra qu’un jour on nous explique ce que deviennent en France les déboutés du droit d’asile qui ne sont pas expulsés, les MIE au bout de trois ans de centre d’accueil, les titulaires de visas de courte durée ou de tourisme qui ne rentrent pas chez eux, les étudiants étrangers qui ont fini ou pas leurs études et qui ne reviennent pas dans leur pays d’origine, les pratiquants du tourisme médical, etc… A l’évidence, pour la plus grande partie, ils ne rentrent pas sagement chez eux et s’évaporent dans la brume de l’aveuglement volontaire et du renoncement.

On pourra nous reprocher d’avoir fait des calculs de coin de table C’est pourtant à ceux que l’on croit être des responsables – politiques, parlementaires, fonctionnaires qui sont payés pour cela – qu’il revient de faire ce travail d’évaluation de l’immigration clandestine et de le justifier comme cela est en train d’être réalisé pour la fraude sociale. C’est eux qui doivent le communiquer et l’expliquer au public.

Qu’ils donnent les chiffres et qu’ils les justifient.

André Posokhow
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