Extraits :
Avis de tempête au sein de la majorité. La cure d'amaigrissement présentée par Manuel Valls ce mercredi matin provoque de vifs remous dans les rangs socialistes. Certains l'ont clamé haut et fort, sitôt le discours du Premier ministre terminé : ça ne va pas.
«Sur la forme, on prend de vitesse la majorité parlementaire pour la mettre devant le fait accompli alors qu'on nous avait promis un dialogue en amont», explique-t-il peu après. «On avait eu une explication avec le Premier ministre le matin de sa déclaration de politique générale, cela vaut dialogue avec le groupe. Pour ce genre d'annonces, il faut éviter les fuites», tempère le député de Loire-Atlantique Dominique Raimbourg.
«Bonjour la gauche!»
Elu de l'Essonne, Michel Pouzol enchaîne et dévoile les coulisses : «Méthode surprenante, les députés socialistes découvrent en réunion de groupe via la télévision les décisions du gouvernement.» Figure de l'aile gauche, Jérôme Guedj confirme, photo à l'appui : «Situation lunaire : les députés du groupe PS découvrent devant la télé le détail des 50 Mds de baisse des dépenses.»
Sur le fond, la ligne défendue par Manuel Valls en heurte plus d'un. «Figer les prestations sociales pour financer le pacte de responsabilité et la future distribution de dividendes : bonjour la gauche!» grince le député socialiste d'Indre-et-Loire, Laurent Baumel. «Nous n'avons pas été élus pour organiser la perte de pouvoir d'achat des retraités, des fonctionnaires et des salariés qui bénéficient de prestations sociales», renchérit Christian Paul. «On ne peut pas dire que ce soit de la justice sociale», tranche la sénatrice de l'aile gauche du PS, Marie-Noëlle Lienemann. «Ce n'était pas la philosophie que je me faisais d'un contrat de majorité», insiste le député Arnaud Leroy.