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david MIEGE
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2 décembre 2014 11:50

cochonDeux économistes, allemand et français, ont proposé un agenda de sortie de crise. Leur recette miracle : un blocage des salaires, qu’il camoufle sous le terme convergence ! Une proposition qui est un contre-sens économique et qui en dit long sur les errements intellectuels de notre époque.

Un contre-sens économique

S’ils ont raison de souligner qu’il est essentiel de lutter contre le chômage, qui atteint 15% de la population active en France, partir du postulat que la recette allemande du début des années 2000 pourrait marcher aujourd’hui est absurde.
D’abord, il ne faut pas oublier que la potion amère du chancelier Schröder avait alors fait de l’Allemagne le pays malade de l’Europe, avec une croissance très faible, et qu’il a produit une baisse de 15% du pouvoir d’achat pour un tiers de la population, une forte hausse de la pauvreté (plus élevée qu’en France encore aujourd’hui malgré le différentiel de chômage).

Mais surtout, la potion amère allemande a été rendue possible par sa spécialisation industrielle et l’explosion de ses exportations, mais aussi par le fait que les autres pays européens ne menaient pas la même politique, ce qui a maintenu ses débouchés, et a compensé la faiblesse de la demande intérieure par ses exportations.
Tout le problème est que ce raisonnement, appliqué à l’échelle du continent européen, comme il l’est depuis 2010, tue la croissance au lieu de la relancer. Face à une crise de la demande, une politique de l’offre généralisée est vouée à l’échec car elle pèse sur la demande.

La social-démocratie à la dérive

Dans cette même logique, il n’est tristement pas surprenant d’entendre le ministre « socialiste » du travail dire qu’il ne donnera pas de coup de pouce au SMIC.
Nous sommes arrivés à la situation folle où ce qu’on appelle la gauche aujourd’hui fait beaucoup moins pour les bas salaires que ne le faisait une droite encore sous influence gaulliste il y a 19 ans !
Pire, François Hollande baisse les coûts des entreprises de dizaines de milliards, de facto pris aux ménages, dans une logique folle dénoncée par le « prix Nobel d’économie » Paul Krugman. Et cela est d’autant plus vrai que la course à la compétitivité est illusoire et suicidaire alors qu’à 2000 kilomètres, le SMIC est dix fois plus bas !

Il faut rappeler ici que l’économiste en question, Jean Pisani-Ferry, conseille déjà le gouvernement, ce qui en dit long sur les socio-démocrates ! Il est même classé à gauche ! Il y a de quoi avoir le tournis quand on se rend compte que la droite d’il y a 20 ans était peut-être plus prudente sur cette quête destructrice de la compétitivité, encore sous l’influence de Ford et du gaullisme.

Aujourd’hui, la gauche de gouvernement a brûlé toutes les leçons de Keynes et reste sourde aux critiques d’économistes pourtant modérés comme Krugman et Stiglitz aux Etats-Unis ou Gréau et Sapir en France. L’avenir ne sera pas tendre avec ces « socio-libéraux » qui n’ont plus rien de sociaux.

De manière intéressante, le rapport ne parle pas directement de blocage des salaires, comme l’annonçait le Spiegel. Mais quand on appelle à la convergence salariale avec un pays qui a fixé le SMIC à 8,5 euros par heure pour 2017 quand il est un euro plus haut en France, cela revient à cela.

 

vu sur : http://lagauchematuer.fr/2014/11/30/le-gouvernement-aux-ordres-de-bruxelles-prone-la-baisse-du-pouvoir-dachat-des-francais/

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CITOYENS ET FRANCAIS - dans Economie