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david MIEGE
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18 octobre 2014 00:24

Ce fonctionnaire de la PAF, fort de son expérience de terrain, a listé les failles du contrôle migratoire entre Vintimille et Menton.

Morceaux choisis.

 

logo PAF.JPG

 « TOUS CES CHIFFRES sont tirés de documents confidentiels auxquels je n’aurais pas dû avoir accès. » Le Figaro, qui avait révélé le compte rendu d’une « réunion exceptionnelle » à la préfecture des Alpes-Maritimes sur le « phénomène migratoire érythréen »(nos éditions du 5 août), dévoile à présent des extraits d’un autre rapport édifiant. Rédigée, à l’insu de sa hiérarchie, par un fonctionnaire chevronné de la Police aux frontières (PAF), fraîchement remise à jour, cette note de 25 pages illustrée de photos a été transmise à des élus des Alpes-Maritimes pour qu’ils alertent l’opinion. 

 

Flux de migrants en explosion

 

« À ce jour, le flux est toujours le même en nombre, 100 à 150 interpellations par jour ! Mais moins d’Érythréens et plus de Libyens et de Syriens », note l’agent. Selon lui, « les dernières estimations officieuses » font état d’« un million de migrants en attente en Afrique pour le transfert vers l’Europe ». L’auteur du rapport corrige les chiffres officiels : « Baisse de 27 % du flux migratoire en août... C’est totalement faux ! ».

Selon lui, si le flux des Érythréens a baissé, la police constate « une hausse importante du flux des Syriens ». Il note « 195 interpellations » pour la seule journée du « lundi 8 septembre ».

 

Policiers en insécurité

 

« Comment demander à 4 ou 5 fonctionnaires (des) deux services les plus sollicités d’interpeller 40 migrants dans un train ? » Selon l’agent, il faut en permanence une force mobile en gares de Menton et de Nice. Ce qui est acquis « jusqu’au 31 décembre ». Mais il ne faut pas dégarnir le dispositif au premier match de football venu. Prix de cet effort indispensable : « Un escadron mobile de gendarmerie logé à l’hôtel coûte environ 21 000 € par jour à l’État. »

 

Barrière de la langue

 

L’agent interroge : « Comment demander à l’interpellé d’effectuer un passage au fichier des personnes recherchées ? Lui demander de compléter la fiche de renseignement ? Notifier à chaque migrant une Obligation de quitter le territoire français (OQTF) ? En effet, la très grande majorité des interpellés, en provenance d’Érythrée, ne parlent ni arabe, ni anglais, ni français. » Il ajoute : «  La loi stipule l’obligation de notifier les droits du gardé à vue dans sa langue d’origine et de lui en remettre un exemplaire. Mais les documents actuellement à disposition des enquêteurs via l’outil informatique sont uniquement en langue française. »

 

Mauvaises manières entre États

 

À le lire, l’administration truque ses bilans. « Sur les feuilles de statistiques, écrit-il, la plupart des interpellés font l’objet d’une Réadmission Italie (RI). Or cela est faux ! » Car les Italiens, « ne jouant pas le jeu », ne viennent pas chercher ces « RI ». « Ils ne veulent pas que stagnent sur leur territoire des milliers de migrants en provenance d’Afrique.

 

De ce fait, il est nécessaire de basculer sur une Remise à la limite du territoire (RLT) : les policiers français raccompagnent les migrants interpellés jusqu’à la frontière franco-italienne, à pied, en leur indiquant par gestes de continuer leur chemin pédestrement pour entrer en Italie ».

 

Démotivation croissante des agents

 

L’auteur du rapport insiste sur la fragilité des procédures et rappelle qu’« il n’est pas possible d’expulser une personne qui arrive d’un pays en guerre ou en conflit interne ». Conséquence : « L’individu est laissé Libre après procédure (LAP). » Et lorsque les policiers français raccompagnent les clandestins à pied vers la frontière, ils « reviennent en France quelques minutes après par une autre voie d’accès, tunnel routier, plage, autoroute… ».

 

La règle des 4 heures 

 

Les migrants arrêtés ne sont retenus que quatre heures au poste frontière de Menton, assure l’agent, « parce que les autorités italiennes, à réception par télécopie du document de réadmission, ne prennent même pas la peine de répondre… Et au bout de quatre heures, faute de réponse, les policiers français raccompagnent les migrants vers l’Italie, à pied ».

 

La France prise en étau 

 

Dans sa mise à jour du 25 septembre, le rédacteur du rapport ajoute, faisant allusion à la situation dans le Calaisis : « La Grande-Bretagne refoule les migrants vers la France, qui se retrouve donc dans une situation d’étranglement du flux sur son territoire. » Le fonctionnaire préconise de « remettre en application l’article 2 des accords de la convention de Schengen, qui prévoit le rétablissement des frontières ». À l’instar de ce que fit la France lors des vagues du printemps arabe en 2011. Sans quoi, estime-t-il, « un tel flux va engendrer une hausse de la délinquance ».

 

 

Jean-Marc Leclerc

 

Lu sur MINURVE : http://www.minurne.fr/le-rapport-choc-dun-flic-de-base?&trck=nl-889958-1079380-88gWA

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