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david MIEGE
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11 septembre 2012 01:49

françois-hollandeLes lecteurs fidèles du Monde, de Libération et de Marianne n’en croient pas leurs yeux, et se délectent. Jamais les pages consacrées, dans ces journaux, à la vie gouvernementale, n’ont marqué autant d’acidité vis-à-vis de la gauche, et singulièrement de l’aile hollandiste du Parti socialiste.

Des exemples?

La Une de Marianne cette semaine consacrée à François Hollande: "Secoue-toi, il y a le feu", laisse songeur. Comment cet hebdomadaire dont le fond de commerce a, pendant près de 5 ans, reposé sur une critique systématique de Nicolas Sarkozy, peut-il aujourd’hui se livrer au même exercice de style sur un président que le même hebdomadaire a largement soutenu, ne serait-ce qu’en creux, pendant la campagne électorale?

Le Monde, pour sa part, n’a pas passé grand chose au gouvernement Ayrault, mais il faut reconnaître qu’il s’en prend aussi à ses alliés. Cécile Duflot, par exemple, ne voit pas passer un jour sans être éreintée par le journal du soir. Après une pleine page consacrée à son arrivisme à la "Sheila" (allusion que seuls les lecteurs d’Atlantico les plus âgés comprendront) publiée hier, le titre d’aujourd’hui: "Loyers: un encadrement plus symbolique qu’efficace" en dit long sur le désamour du journal avec la ministre verte.

Libération, dans cet univers, surprend par la virulence de ses attaques contre le gouvernement. Hier encore, une longue interview d’un philosophe expliquait que les sorties de Vincent Peillon sur l’enseignement de la morale à l’école relevaient d’une démarche autoritaire et désuète. Cet exemple n’est qu’une goutte d’eau par rapport aux attaques quotidiennes auxquelles le journal se livre contre le gouvernement, parfois de façon très larvée.

Ainsi, Libération a publié une belle interview de François Rebsamen où l’intéressé explique pourquoi il ne se soumettra pas à la règle sur le non-cumul des mandats. Superbe chambre d’écho pour une parole dissonante qui place les socialistes contestataires sous la haute protection de la presse. Et affaiblit d’autant la crédibilité gouvernementale.

Bien sûr, en France, la presse est libre, et il ne viendrait à l’esprit d’aucun journaliste d’entraver cette sacro-sainte liberté pour ménager le pouvoir en échange de contreparties discrètes. Pour certains, ce pourrait être une trêve sur les contrôles fiscaux jusqu’au départ à la retraite. Pour d’autres, plus malins, ce pourrait être un accès privilégié à des informations de première bourre. Celles qui font la différence dans un journal. Celles qui permettent de mieux vendre, parce qu’on est le premier à savoir. 

Ces usages-là, bien sûr, ne valent que sous la droite, et aucun journaliste, fût-il du Figaro, n’envisagerait de cultiver ses amitiés avec le nouveau pouvoir, en évitant les critiques trop frontales en échange d’un accès à quelques confidences vendeuses.

Il n’en reste pas moins que la presse à grand tirage donne le sentiment d’en vouloir personnellement à Jean-Marc Ayrault. L’intéressé ne peut plus prononcer une phrase, faire une apparition, sans que les scribes des feuilles de chou parisiennes ne lui manifestent leur agacement pour son air de communiant attardé de province, pour sa mine austère loin de l’empathie attendue d’un Premier ministre, pour sa langue de bois dont on peut reconnaître qu’elle ne semble pas mener droit vers une rénovation du discours politique en France.

Mais pourquoi veulent-ils la peau de ce pauvre Ayrault, tous ces journalistes bien pensants ? Dieu seul le sait.

Quelques conseils à l’intéressé, en tout cas, pour améliorer son image de marque dans l’opinion.

1)  Changer en urgence de conseiller à la communication, parce que là, on va droit dans le mur. La communication est un métier. On peut penser que c’est un métier de courtisan, il n’empêche... Manier les journalistes ne s’improvise pas, et les résultats actuels ne sont pas très bons.

2)  Sourire n’a jamais tué personne. Un petit effort Jean-Marc. L’objectif n’est pas de devenir populaire, seulement de ne pas apparaître comme psychorigide à chaque sortie dans la rue.

3)  Tenir sa communication en rencontrant régulièrement les journalistes pour leur tenir un langage simple : on les aime pourvu qu’ils obéissent.

4) Se souvenir... qu’un journaliste n’informe pas, il vend. Quand Sarkozy régnait, le critiquer faisait vendre, donc rapportait de l’argent. Soutenir Hollande aussi. Maintenant que Hollande est élu, le renversement des alliances est financièrement rentable :critiquer le président et dresser l’éloge de son prédécesseur est une garantie de gros tirage.

5)  Relire les télégrammes publiés sur Wikileaks à propos de la subordination de la presse française au pouvoir. Et se demander pourquoi la presse de gauche tire ainsi à boulets rouges sur un gouvernement à peine nommé.

A moins bien sûr qu’il ne s’agisse là que de manoeuvres d’approche en attendant le nouveau chef de gouvernement.

 

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CITOYENS ET FRANCAIS - dans Politique