Dans la très stupéfiante exposition sur la bande dessinée dans le couloir des « pas perdus » au Palais de Justice de Paris, on peut lire des bulles sortant de la bouche de Maître Malka, l’avocat de Charlie-Hebdo, très honoré et très « publi-cité » en ce lieu.
Malka y affirme qu'après que l'AGRIF ait intenté des procès à son périodique, les chrétiens ont fini par s’habituer à l’humour de Charlie-Hebdo !
Malka, qui ne nous a pas consultés, exprime là une grossière illusion : jamais les chrétiens n'accepteront les abominations de l’exécration-excrémentation anti-chrétienne de Charlie, car elles sont de même nature et de même vocabulaire d’injure que les mixages de dérision, blasphèmes, sacrilèges et tortures atroces utilisées notamment dans l’enfer de la prison communiste de Pitesti en Roumanie.
La Securitate, la police politique roumaine, y pratiquait « toute la gamme, possible et impossible, des supplices » dans des rituels de messes noires ou les scènes et mots orduriers n’étaient guère différents de ceux utilisés dans les vomissures de Charlie.
On peut vérifier cela en ouvrant « le livre noir du communisme » (aux pages 486-487, Robert Laffont, coll. Bouquins) et en se reportant au dernier procès qu’intenta l’AGRIF à Charlie-Hebdo sur des propos d’incitation à la haine anti-chrétienne de Caroline Fourest et sur un dessin obscène de nu féminin accompagné de la légende « la grotte de Lourdes ». Tel est l’humour selon Malka.
L’AGRIF n’a jamais eu les moyens financiers pour intenter systématiquement, et sans grande illusion, des procès sur les injures ou incitations à la haine de Charlie-Hebdo. Elle n’a choisi d’aller en justice que devant les plus abominables. Pour l’honneur au moins de permettre à ceux qui feront l’histoire de constater que, à notre époque, il y eut tout de même des chrétiens pour ne pas accepter des campagnes de dérision dans la continuité de celles qui précédèrent et accompagnèrent les horreurs anti-religieuses du jacobinisme, du nazisme et du communisme.
L’AGRIF ne renonce donc nullement à poursuivre encore Charlie-Hebdo si elle juge cela nécessaire. Et ce, d’autant plus que Malka, qui a une idée très monopolistique et très confiscatoire de la liberté d’expression, ose menacer de poursuivre une autre feuille satirique annonçant un pastiche pour lui intolérablement blasphématoire intitulé « Charpie-Hebdo » !
On vérifie avec cela la réalité du processus liberticide et totalitaire que nous avions dénoncé dès les débuts de l‘orchestration de la grégarité et de l’obligation à proclamer « je suis Charlie ! ». N’en déplaise à l’inquisiteur Malka, Charlie ne saurait être intouchable. Charlie n’est pas sacré !
La liberté, c’est bel et bien aujourd’hui le droit imprescriptible de refuser la tyrannie Charlie !
Bernard Antony