« Quia pulvis es et in pulverem reverteris »…
En ce jour Dieu nous chasse du paradis. Et nous voilà errant pendant 40 jours dans nos tuniques de peau.
Ceux qui vieillissent et ceux qui sont malades connaissent bien la lourdeur, l’épaisseur, la propension à la souffrance, de la tunique de peau. Les bien portants vont en savoir quelque chose, par le jeûne et autres privations. Ils vont expérimenter le cruel inconfort infligé à la tunique de peau, à la chair de péché qui se révolte contre toute mortification, même contre toute restriction, contre toute pénitence.
Bref c’est toujours difficile d’entrer dans le carême, si on le fait un tout petit peu sérieusement, même si on s’y est préparé depuis la Septuagésime. Et pourtant, l’expérience montre que ce temps d’épreuve qu’on s’impose est aussi, et même d’abord, un temps de grâce, et que plus la pénitence est pénible et plus la grâce abonde, sans attendre l’Exsultet pascal.
Ce qui est normal, puisque l’éternité n’est pas au bout du temps, mais au-dessus du temps.