Six députés ont déposé, le 23 janvier, un amendement à la loi Macron pour autoriser les départements et les régions d’outre-mer à intégrer des fêtes religieuses musulmanes et hindouistes au calendrier des jours fériés.
Cette proposition, rapportée vendredi 13 février par L’Express, a été d’abord formulée par un groupe de dialogue interreligieux de La Réunion. L’objectif est de remplacer cinq jours fériés aujourd’hui liés à des fêtes religieuses chrétiennes par d’autres dates correspondant à ces deux religions.
L’amendement a été déposé sous la forme d’une demande de dérogation au calendrier des jours fériés fixé par le code du travail pour les collectivités relevant de l’article 73 de la Constitution,déposé par six élus socialistes et apparentés de La Réunion, de Mayotte et de Guadeloupe.
L’une d’entre eux, la députée de La Réunion Erika Bareigts (PS), a justifié à L’Express cette demande : « Nous sommes indiens, chinois, malgaches, malbars, européens, kafs, comoriens… bref, nous sommes créoles. » Elle estime qu’il serait paradoxal qu’une « république laïque ne donne un statut légal qu’à une seule religion dans le calendrier ».
Le texte propose que le lundi de Pâques, l’Ascension, le lundi de Pentecôte, l’Assomption et la Toussaint perdent leur statut de jours feriés. Ils pourraient être remplacés par l’Aïd El-Kebir, qui célèbre la fête d’Abraham et marque la fin du pèlerinage à La Mecque. Mais la date de cette fête pose problème : chaque année, elle n’est annoncée que dix jours à l’avance. Les hindouistes, eux, évoquent le 14 avril, le jour de l’an tamoul, ou le Divali, « la Fête de la lumière ».
Si l’amendement était voté, les préfets devraient participer à la décision, en concertation avec l’ensemble des représentants des religions, des syndicats et organisations patronales, les impacts économiques n’étant pas négligeables, note L’Express.