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23 février 2015 22:22


Vladimir Poutine - Entretiens russo-hongrois, réponses aux questions des journalistes - 17 février 2015 - Budapest


Question : Vladimir Vladimirovitch, quelle est votre évaluation de la situation, maintenant que deux jours se sont écoulés depuis que l’accord de Minsk sur un cessez-le feu a pris effet ? On ne dirait pas que tout se passe bien, surtout quand on regarde ce qui se passe à Debaltsevo : là-bas, il n’y a pas de cessez-le-feu.

Vladimir Poutine : Tout d'abord, nous accordons une grande importance aux accords conclus à Minsk. Peut-être que tout le monde n’y a pas encore prêté attention, mais ceci est particulièrement important dans ces accords.

Les autorités de Kiev ont essentiellement accepté de procéder à une vaste réforme constitutionnelle afin de satisfaire les demandes d'indépendance – appelez ça comme vous voulez : la décentralisation, l'autonomie, la fédéralisation - dans certaines parties du pays. C’est donc une décision très importante et très significative de la part des autorités de l’Ukraine.

Mais il y a aussi un autre côté impliqué dans ces accords, et si les représentants de la région du Donbass ont accepté de participer à cette réforme, cela signifie qu’il y a un soutien réel des parties concernées pour que l’État ukrainien évolue dans cette voie.

Bien sûr, plus vite tout sera fait pour mettre fin aux hostilités et retirer le matériel militaire, plus vite pourront être mises en place les véritables conditions nécessaires pour qu’un règlement politique de la question puisse être effectivement atteint.

Quant aux opérations militaires, je tiens à dire que nous avons relevé une baisse globale substantielle de ces activités. Mais je tiens également à souligner que depuis la dernière fois, lorsque le président Porochenko a décidé de reprendre les opérations militaires puis de les arrêter, il n’a pas été en mesure d’y mettre fin immédiatement.

Ce que nous voyons maintenant n’en est pas moins une diminution claire et significative de l’ampleur des combats et des hostilités des deux côtés tout au long de la ligne de front.

Oui, les affrontements se poursuivent toujours autour de Debaltsevo. Mais là aussi, l'ampleur et l'intensité des opérations sont bien moindres qu’auparavant.

Ce qui s’y passe est compréhensible et c’était prévisible. Selon nos informations, un ensemble de troupes ukrainiennes y était encerclé avant la rencontre de Minsk de la semaine dernière.

J’en ai parlé lors de nos échanges à Minsk et voilà exactement ce que j’avais prédit à ce sujet : j’ai dit que les troupes encerclées voudraient essayer de sortir de l'encerclement et qu’il y aurait des tentatives de l'extérieur de percer, mais que la milice (indépendantiste) qui était parvenue à encercler les troupes ukrainiennes allait essayer de résister à ces tentatives, maintenir l’encerclement et tenir bon, ce qui conduirait inévitablement pendant un certain temps, d’une manière ou d’une autre, à de nouveaux affrontements.

Et donc une nouvelle tentative de percer l’encerclement a été faite ce matin. Je ne sais pas ce que les médias ont raconté, je n’ai pas réussi à suivre toutes les informations, mais je sais qu’à 10 heures ce matin, les forces armées ukrainiennes ont fait une nouvelle tentative visant à briser l’encerclement. Finalement, elles ont échoué.

J’espère vraiment que les responsables au sein du gouvernement ukrainien n’empêcheront pas les militaires ukrainiens de déposer les armes. S’ils ne peuvent pas ou ne veulent pas prendre cette décision importante et donner cet ordre, ils devraient au moins ne pas poursuivre en justice ceux qui, pour sauver leur vie et celle des autres, sont prêts à déposer les armes.

Voilà pour une part. D’autre part, j’espère que les représentants de la milice et les autorités de la République populaire de Donetsk et de la République populaire de Lougansk ne vont pas détenir ces hommes et ne les n’empêcheront pas de quitter librement la zone de conflit et d’encerclement et de retourner à leurs familles.

Question : Monsieur le Président, de vos mots, je comprends que lorsque l'accord de Minsk a été signé, et quand vous avez pris part aux discussions, vous saviez que le cessez le feu ne prendrait pas effet exactement à partir du moment prévu. En d'autres termes, il était à prévoir que certains affrontements se poursuivraient.

Pensez-vous que ces affrontements se termineront bientôt? Etes-vous optimiste sur les chances pour un cessez-le durable, ou êtes-vous pessimiste, parce que, si les affrontements militaires s’intensifient effectivement,là, les Etats-Unis pourraient commencer à fournir des armes à l'Ukraine. Comment répondriez-vous à cela, que ferait la Russie ?

Vladimir Poutine : En ce qui concerne les livraisons d'armes possibles à l'Ukraine, selon nos informations, elles sont déjà en cours, des livraisons ont déjà eu lieu. Il n'y a rien d'inhabituel à cette situation.

Deuxièmement, je crois fermement que, quel que soit le type d'armes impliqués, il n’est jamais une bonne chose de fournir des armes à une zone de conflit et, dans ce cas particulier, peu importe qui les envoie et quel genre d'armes sont impliqués, le nombre de victimes pourrait s’élever bien sûr, mais le résultat serait le même que ce que nous voyons aujourd'hui.

La grande majorité des militaires ukrainiens ne veulent plus prendre part à une guerre fratricide, d’autant plus en étant si loin de leurs propres maisons, alors que la milice du Donbass a une forte motivation pour lutter et protéger ses familles.

Après tout, permettez-moi de vous rappeler une fois encore que ce qui se passe aujourd'hui est lié à une seule chose, à savoir le fait que le gouvernement a décidé à Kiev pour la troisième fois de reprendre l'action militaire et d’utiliser les forces armées.

Cette décision a été prise par M. Tourtchinov, qui a émis l'ordre de procéder à ce qu'il appelle une opération antiterroriste. Le Président Porochenko a alors décidé de poursuivre les opérations militaires et, maintenant, nous voyons ce qui se passe.

Il n'y aura pas de fin à cette situation tant que les gens qui prennent les décisions ne se rendent pas compte qu'il n'y a pas d'espoir de résoudre le problème par des moyens militaires. Ce conflit ne peut être réglé que par des moyens pacifiques, par la conclusion d'un accord avec cette partie de leur pays en garantissant les droits et intérêts légitimes de ces personnes.

Permettez-moi de dire que l'accord conclu à Minsk offre une opportunité pour que cela se produise. À cet égard, je tiens à souligner le grand rôle que le président français et la chancelière fédérale allemande ont joué pour parvenir à un compromis. Je pense qu'une solution de compromis a été trouvée et pourrait être cimentée par une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies.

La Russie, comme vous le savez, a déjà présenté cette initiative. Si cela se produit, l'accord de Minsk gagnerait l'état du droit international. Si non, c’est déjà un document assez bon qui devrait être pleinement mis en œuvre. Je suis donc plus optimiste que pessimiste.

Permettez-moi de répéter que la situation est relativement calme sur toute la ligne de front maintenant. Nous devons régler le problème du groupe qui a été entouré. Notre tâche commune est de sauver la vie des personnes prises au piège dans cet encerclement et veiller à ce que cette question n’aggrave pas les relations entre les autorités de Kiev et la milice du Donbass.

Il n'est jamais facile de perdre et c’est toujours un malheur pour la partie perdante, surtout quand vous perdez des gens qui étaient travaillaient dans les mines ou sur les tracteurs. Mais la vie est la vie et elle doit continuer. Je ne pense pas que nous devrions être trop obsédé par ces choses.

Comme je l'ai dit, nous devons nous concentrer sur la résolution de cette tâche principale qui est de sauver la vie des gens là-bas maintenant, et leur permettre de retourner dans
leurs familles, et nous avons besoin de mettre en œuvre intégralement le plan convenu à Minsk. Je suis sûr que cela est possible. Il n'y a d’ailleurs pas d'autre chemin à prendre. (Trad. Sayed Hasan)

vu sur : http://kremlin.ru/news/47519

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