C'est une note confidentielle remise aux services du Premier ministre au cours de l'année 2013 que s'est récemment procuré le JDD. Un document de 17 pages consacré à un dispositif ancien : les enseignements de langue et culture d'origine (Elco). Mais un document qui souligne que ces cours seraient « susceptibles de renforcer les références communautaires ».
En effet, l'application d'une directive européenne de 1977 stipule que « les États membres doivent prendre les mesures appropriées en vue de promouvoir, en coordination avec l'enseignement normal, un enseignement de la langue maternelle et de la culture du pays d'origine en faveur des enfants ». Initialement, ces cours étaient délivrés pour les enfants des travailleurs immigrants provisoires au sein de l'Union européenne, dans la perspective d'un retour dans leur pays d'origine.
Des enseignants formés et rémunérés
Les enseignants sont formés et rémunérés par des États partenaires : l'Algérie, la Croatie, l'Espagne, l'Italie, le Maroc, le Portugal, la Serbie, la Tunisie et la Turquie. L'académie où sont délivrés les cours se réserve le droit de contrôler leur contenu. Ces cours d'une heure et demi à trois heures sont optionnels, et sont dispensés après l'école, généralement le mercredi après-midi. Le programme Elco concerne aujourd'hui un peu moins de 100 000 élèves pour la plupart français, 57 000 apprennent l'arabe, au moins 16 000 apprennent le turc. D'après le HCI, le nombre de ces élèves n'a progressé que de 16% en cinq ans...
Catéchisme islamique ?
Toujours selon le rapport du HCI, ces cours seraient « susceptibles de renforcer les références communautaires ». Certains interlocuteurs considèrent même qu'ils couvriraient des enseignements de
« catéchismes islamiques ». Les auteurs du rapport attirent notre attention sur le manuel proposé par le ministère de l'Éducation turc qui comporte des chapitres pouvant motiver un repli identitaire :
« Le chapitre V de cet ouvrage intitulé Foi, islam et morale insiste sur l'importance de croire en Allah et sur la nécessaire acquisition par les élèves d'une bonne connaissance de la vie du prophète dont l'importance doit être mise en valeur ».
Considéré comme trop intransigeant et alarmant sur la question du communautarisme, le HCI a été dissous sur décision du précédent Premier ministre de François Hollande, Jean-Marc Ayrault. L'Observatoire de la laïcité a repris ses prérogatives en avril 2013.
vu sur : http://www.aleteia.org/fr/education/article/langues-etrangeres-le-communautarisme-sous-couverture-5775201472086016