Sujet sensible s’il en est, la statistique ethnique divise. En visite à l’Institut sur les maladies génétiques de l’hôpital Necker, Nicolas Sarkozy a été interrogé ce jeudi sur l’utilité de développer des statistiques ethniques à usage médical, des experts médicaux partant du principe que certaines ethnies développeraient des risques de pathologies particulières. Pour SOS Racisme, loin de lutter contre les discriminations, les statistiques ethniques les aggraveraient.
Reste que pour les associations de lutte contre le racisme, cette pratique est une fausse bonne idée. Loin de diminuer les discriminations, les statistiques ethniques les aggraveraient, selon les porte-paroles de SOS Racisme, pour qui « enfermer les individus dans des identités ethno-raciales » reviendrait à transformer « les stéréotypes en idées sociologiques ».
« Qu’on sache d’où sont les Français, aujourd’hui, cela ne change rien à la réalité de leur vie et c’est une information utile« , a répondu l’ancien président, pas opposé sur le principe, donc, à de telles statistiques. Pourtant, la Constitution française interdit aujourd’hui d’établir entre les citoyens toute distinction de race ou de religion, au nom d’une République indivisible et laïque.
Une posture qui n’a pas empêché plusieurs travaux de se pencher sur la question. Déposé en janvier 2015, le rapport d’information des sénateurs Esther Benbassa (EELV) et Jean-René Lecerf (UMP) préconise d’introduire dans le recensement, une fois tous les cinq ans, une question sur l’origine des parents. Le but recherché : lutter contre les discriminations.
Cette démarche est soutenue notamment par le directeur de recherches sur les discriminations ethniques à l’INED, Patrick Simon. Dans ses études, il explique que de tels outils permettraient de mettre à jour des différences de traitement quant à l’accès à l’emploi, au logement social ou encore en matière de salaires et donc de tendre vers davantage d’égalité entre les personnes.
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