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29 avril 2015 00:01
Ce que révèlent les dossiers secrets de l’Etat Islamique

Le groupe terroriste a lancé d’ambitieuses opérations d’espionnage avant son offensive de juin 2014 afin d’instaurer son califat en Syrie et en Irak, révèle une enquête du Spiegel.

En janvier 2014, Haji Bakr, ex-colonel des services secrets de l’armée de l’air irakienne sous Saddam Hussein, est tué dans une offensive de l’Armée syrienne libre (ASL) à Tal Rifaat, à une trentaine de kilomètres au nord d’Alep. De son vrai nom, Samir Abd Muhammad al-Khlifawi, Haji Bakr, était l’un des cerveaux de l’Etat islamique. Peu de temps après sa mort, des documents confidentiels qu’il avait lui-même rédigé ont été retrouvés dans un des QG du groupe Etat islamique.

C’est en grande partie en s’appuyant sur l’analyse de ces documents secrets que l’hebdomadaire allemand Der Spiegel révèle les coulisses de l’avancée de l’Etat islamique en Syrie. “Ce n’était pas un manifeste religieux mais un plan très détaillé (…) pour un califat mené par une organisation ressemblant alors à la Stasi, la célèbre agence de renseignement de l’Allemagne de l’Est”, écrit Christoph Reuter, l’auteur de l’article.

Intitulée “Des dossiers secrets révèlent la structure de l’Etat islamique”, l’enquête offre un éclairage sans précédent sur la manière dont le groupe s’est structuré militairement et stratégiquement pour atteindre son objectif : l’instauration, en juin 2014, d’un califat dans le nord de la Syrie.

Alors que jusqu’à présent la plupart des informations dans le domaine émanait des témoignages d’anciens combattants aux côtés de l’organisation terroriste, “pour la première fois, les documents de Haji Bakr montre précisément la manière dont était hiérarchiquement structurée l’organisation et quel rôle y ont joué d’anciens cadres du gouvernement de l’ex-dictateur Saddam Hussein”, écrit l’auteur.

Haji Bakr, décrit comme “le plus important stratège” de l’organisation Etat islamique, s’était retrouvé “aigri et sans emploi” après la dissolution, en 2003, par les Etats-Unis, de l’armée irakienne. C’est peu de temps après qu’il rencontre l’ancien dirigeant d’Al-Qaida, Abou Moussab Al Zarkaoui (tué en juin 2006). A son contact, il conçoit l’idée de mettre sur pied un groupe à la fois très solide stratégiquement et mu par une idéologie religieuse radicale. En 2010, Haji Bak convainc d’anciens officiers du renseignement irakien de l’aider à placer l’islamiste Abou Bakr Al-Baghdadi à la tête de ce qui n’est encore qu’un groupe relativement informel. Informel mais déjà très professionnel.

Surveillance paranoïaque

La partie la plus intéressante de l’article concerne en effet la description du plan mis en place avant l’offensive militaire en Syrie. Haji Bakr a formé des espions chargés d’infiltrer les cercles influents des villes et villages du nord du pays et de surveiller les moindres faits et gestes de potentiels opposants. Se faisant passer pour des prédicateurs, les “agents” de l’EI ont repéré les meneurs des rebellions et procédé à des assassinants ciblés, tout acquérant une extraordinaire connaissance du territoire.

C’est comme si George Orwell avait été l’inspirateur de cette surveillance paranoïaque”, écrit Der Spiegel. Ces opérations d’espionnage méticuleusement préparées ont assuré au groupe le succès de son offensive en Syrie, proclame l’hebdomadaire. Les frappes contre les positions de l’EI [à partir de décembre 2014] menée par la coalition ont certes détruit les raffineries et les puits de pétrole. Mais personne ne peut empêcher les autorités financières du califat de prélever l’argent de millions de personnes qui vivent dans les régions sous son contrôle. Grâce à ses espions, l’EI sait tout (…), il sait qui possède telle terre, telle maison et qui possède de l’argent”.

Cette enquête montre enfin que si en Occident les peurs à l’égard de l’Etat islamique se cristallisent autour des attaques terroristes, il ne faut pas sous-estimer les guerres intra-musulmane entre chiites et sunnites que se jouent dans la région. “Ces conflits peuvent permettre à l’EI de passer d’une organisation de terreur à un pouvoir central”, conclut l’hebdomadaire.

Par JSSNews

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