L’Union européenne, valet des États-Unis d’Amérique et première supportrice de Daech, interdit l’entrée sur son territoire à des ressortissants russes.
Évidemment, la Russie de monsieur Poutine renvoie poliment l’ascenseur à l’Union européenne. Mais… Point trop n’en faut. L’homme dépoitraillé s’indigne, la chemise blanche ouverte sur la mitraille du monde, il s’emporte, éructe, gesticule de loin, toujours… Et va sans aucun doute montrer que, sur la barricade médiatique, il saura mourir le premier pour mieux renaître en premier aussi dès qu’une autre injustice lui paraîtra mériter toute la surface de son décolleté.
Il existe, en France, un grand magasin de l’intellectualité. Dans ce temple de la culture, de la pensée, de l’indignation choisie, on trouve tout, son contraire et surtout la nécessité d’être en première ligne médiatique afin de promouvoir en permanence la vacuité de son esprit. Le Bazar Hétéroclite Licencieux ne peut supporter l’injustice, enfin, celle dont il est victime, ou celle qu’il juge de son point de vue infaillible.
Aimer la justice à ce point mérite à coup sûr le Panthéon, d’ailleurs, je préconise que nous le momifiassions de son vivant. Cela ne changerait pas grand-chose à l’immobilité de son esprit qui, au contraire de la vivacité d’esprit, se caractérise par la vitesse de prise de position, mais la lenteur de la raison.
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Si monsieur Poutine estime devoir rendre la monnaie de sa pièce à l’Union européenne, c’est bien parce qu’il sait que l’Union européenne n’existe en aucune façon. L’Union européenne ne résout aucun des problèmes qui lui sont soumis par le monde, elle les empile et, à la manière d’Henri Queuille, elle estime « qu’il n’est pas de problème dont une absence de solution ne finisse par venir à bout ». Les migrants, la Syrie, le chômage endémique, la crise ukrainienne, etc.
Si les États-Unis disent « Couché ! », l’Union européenne se couche, si la Maison-Blanche dit « Aboie ! », les Européens vilipendent la Russie et ses alliés. Les voix ne manquent pas. Celle de BHL, toujours prompte à s’élever pour exister hors de sa médiocrité littéraire et cinématographique, s’emporte.
Elle tonne, cette voix, elle s’outrage et la France médiatique frémit devant tant d’abnégation et de courage lointain. Puis, après quelques émois, on retourne au parisianisme qui est quand même la niche la plus confortable depuis que les croquettes ressemblent à des petits fours et que l’eau de la gamelle bulle façon champagne.
Le martyr saura vendre une fois de plus, grâce à la complicité journalistique des chaîne d’information, la monstruosité de monsieur Poutine, mais oubliera de dire que les dirigeants ukrainiens sont, pour certains, issus des meilleures universités américaines, que monsieur Poutine est aimé des Russes et que ceux-ci sont encore libres d’accueillir qui ils veulent chez eux.