Nous n'en sommes qu'au début de l'année et l'Allemagne a déjà reçu plus de 300'000 demandes d'asile - contre 200'000 pour l'ensemble de l'année 2014. Le site d'Eurotunnel à Calais est devenu le centre d'une polémique alors que la société doit faire face à plusieurs centaines de tentatives d'intrusion chaque nuit - avec parfois des morts. L'immigration est la première préoccupation des Européens.
Et en Suisse? Rien du tout. Dans le petit pays au centre de l'Europe, on célèbre le premier août comme il se doit - l'occasion de faire un peu la fête sans se préoccuper du lendemain.
Ce n'est pas que les gens soient moins inquiets, au contraire, mais simplement l'effet d'une situation où la caste médiatico-politique s'oppose frontalement aux citoyens. On a passé le stade où il suffisait de nier le problème ; désormais, on l'embrasse carrément, prenant fait et cause pour les envahisseurs. Le peuple n'est plus ignoré, il est ouvertement ridiculisé et méprisé.
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Pendant ce temps, les immigrés clandestins s'accumulent. Partout.
Il faut ouvrir des centres de protection civile, des structures d'accueil, nourrir, loger, blanchir, distraire en distribuant de l'argent de poche. L’État pourvoie à tout, récoltant les ressources nécessaires sur le dos des contribuables.
Il faut bien payer les smartphones avec un crédit de communication (pas compris dans le forfait payé aux mafias pour parvenir sur le continent semble-t-il) pour rester avec les cousins et oncles restés au pays ou déjà en route.
Et surtout, surtout, il faut entretenir l'industrie florissante de l'asile - ses conseillers administratifs, ses traducteurs, ses travailleurs sociaux, ses magasiniers, fourreurs, nettoyeurs, comptables, sous-directeurs, animateurs, cuistots, fournisseurs et tutti quanti. Un secteur public pléthorique et en forte croissance, œuvrant sans relâche à surcharger jusqu'à la détruire la société hôte.
Le terme d'immigré clandestin est probablement galvaudé vis-à-vis de gens aussi plaisamment accueillis malgré leur mépris ouvertement affiché de toutes les lois sur l'accès d'un individu à un territoire donné - le viol des lois sur l'asile authentique n'étant que la première d'une longue liste d'infractions.
Il n'y a jamais eu moins clandestin que ces gens s'invitant au vu et au su de tous. Le terme de "migrant", tournure de voix passive et fataliste particulièrement prisée de la classe médiatique, n'est pas moins mensongère ; elle laisse croire que rien ne peut être fait et que tout cet épisode a un parfum de transitoire. Or, le migrant n'a absolument pas vocation à migrer, au contraire, il vise l'installation définitive et une vie confortable aux dépens du pays qui l'accueille.
Malheureux migrants! En Suisse, on travaille à leur fournir une liste infinie d'excuses. Lorsque ce n'est pas la RTS qui nous livre sa "série de reportages de l'été" sur ces braves gens c'est au tour de la presse écrite de nous expliquer que la vie dans les abris de la protection civile n'est pas tenable.
Ailleurs, en guise d'intolérable ils sont passés à la vitesse supérieure ; l'Italie nous donne ainsi l'exemple d'une manifestation pour avoir de meilleurs logements et de meilleurs habits, ou d'une autre parce que la température des douches et des bains n'est pas à leur goût. Ils joignent le geste à la parole ; lorsque les habits gracieusement fournis ne sont pas assez à la mode, ils les jettent. Mais vous ne verrez pas ces reportages dans les médias mainstream.
Question: avec leur nombre croissant, leurs revendications et leur manière de les exprimer vont-elles se calmer, ou au contraire s'aggraver?
Le délire érigé en politique
Tous pays confondus, la plupart des idéologies politiques sont complices de cette triste situation.
L'extrême gauche internationaliste, politiquement dérisoire mais idéologiquement dominante, a toujours vu ces nouveaux damnés de la terre comme un excellent moyen de mettre à genoux la bourgeoise société d'accueil qui les recevait. Les troubles civils consécutifs à une surcharge de population allogène revendicative, alliés à l'explosion des coûts de la paix sociale, font le terreau de bonnes guerres civiles.
Les grands frères fréquentables socialistes voient quant à eux une excellente façon de punir leur électorat traditionnel des classes populaires qui a eu le malheur de se tourner vers d'autres formations politiques. Quel meilleur moyen de créer une nouvelle population de working poors qu'en mettant en concurrence les employés locaux les plus modestes avec des candidats littéralement issus du monde entier?
En outre, l'appauvrissement généralisé est une excellente justification pour une politique fiscale encore plus punitive. S'ajoute enfin la pléthore d'emplois de fonctionnaires qu'implique la gestion de ce lumpenproletariat d'importation et la boucle est bouclée - les socialistes sont gagnants sur tous les tableaux. Nulle surprise donc qu'un Christian Levrat y aille de son couplet en Suisse. Lorsqu'il clame que "le système fonctionne" parce que "nous accueillons des milliers de personnes", il ne fait pas forcément référence à l'intérêt général!
Au centre, diverses formations mineures d'obédience chrétienne, sur le papier tout au moins, font acte de myopie sélective en promettant accueil et soutien à des immigrés dans leur écrasante majorité musulmans, qui les méprisent et ont parfois été responsables d'exactions anti-chrétiennes dans leur propre pays d'origine. Cette contradiction n'est rien d'autre que les reflets de la posture merveilleusement incarnée par le Vatican qui culpabilise le monde entier à tour de bras sans accueillir lui-même le moindre réfugié.
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Non, l'idéologie ne fait pas bon ménage avec la horde de migrants qui déferle sur les côtes européennes et envahit ses gares et ses centre-ville. Ce défi soudain et immense, cette guerre civile qui ne dit pas son nom, façonnera brutalement le destin de notre continent dans un avenir proche. Et quel que soit le pays européen dans lequel vous vous trouvez, ne comptez pas sur vos élites locales pour mener la lutte - soit elles sont trop stupides pour y parvenir, soit elles sont corrompues au point d'avoir fait cause commune avec l'ennemi.
En Suisse, c'est objectivement le cas de 80% de la classe politique, et même la démocratie directe a ses limites lorsque les élus décident de n'en faire qu'à leur tête, nous présageant un avenir des plus sombres. Mais comme les électeurs portent toujours les mêmes personnes au pouvoir, c'est probablement qu'ils sont satisfaits.
Bon premier août.
Stéphane Montabert - Sur le web et sur Lesobservateurs.ch, le 2 août 2015