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david MIEGE
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7 juin 2016 15:10

FIGAROVOX/TRIBUNE - Pierre Moscovici a estimé que les dépenses publiques en faveur des réfugiés avaient «une effet de relance sur l'économie européenne». Suffit-il de venir de l'extérieur de l'UE pour bénéficier de mesures interdites aux autochtones ? s'interroge Alexis Théas.

 

M. Pierre Moscovici, commissaire européen aux affaires économiques et financières, a fait le 3 mai une déclaration sidérante dans une interview à la presse régionale (Est RépublicainDauphiné…) Il y affirme, le plus sérieusement du monde: «Mais oui, les dépenses publiques en faveur des réfugiés ont un effet de relance sur l'économie européenne. Nous l'avons chiffrée en novembre dernier à 0,2 à 0,3 point sur la croissance de l'Union, voire 0,4 à 0,5 point dans les principaux pays d'accueil comme l'Allemagne.»

Ces propos atteignent un niveau de cynisme effarant pour l'image de la Commission européenne, de l'Union européenne en général, et celle du Commissaire Moscovici, lui-même, homme politique socialiste français comme il se définit.
Car enfin, qu'est-ce que cela signifie, concrètement? Que les dépenses publiques considérables mises en œuvre pour héberger, nourrir, scolariser plus d'un million de migrants arrivés en 2015, en plus du flux annuel moyen de 1,4 million, ont lourdement pesé sur l'économie européenne au point d'avoir un impact sur les statistiques de la croissance.

Le raisonnement est invraisemblable. Le paradoxe est hallucinant. Depuis plus de vingt ans, l'entrée en vigueur de Maastricht, l'Union européenne mène une guerre impitoyable aux Européens pour réduire leurs déficits publics et les maintenir sous la barre des 3% fatidiques. Et voici qu'aujourd'hui, l'un de ses plus hauts responsables s'émerveille d'une poussée de dépenses publiques, dans la mesure où elle correspond à l'afflux massif des migrants de 2015 en Europe.

L'Union européenne compte 22 millions de chômeurs et 84 millions de pauvres, vivant sous le seuil de pauvreté, dont la plupart dans les pays du Sud - Grèce, Portugal - touchant moins de 500 euros par mois.
Elle compte 2,7 millions de sans- abri et 17 millions de personnes en logement insalubre ou précaire (Eurohome). Tout ceux-là, directement ou indirectement, sont les laissés pour compte de la politique européenne de restriction des dépenses budgétaires.

Or, quel est le message de M. Moscovici? Qu'il suffit de venir de l'extérieur de l'Europe, en dehors des canaux réguliers (visas, titres de séjour), pour avoir droit à une dépense publique interdite depuis 20 ans aux autochtones.

Pour les Européens qui souffrent, la dépense publique est maudite. Pour les migrants ou réfugiés qui arrivent cette dépense publique n'est plus maudite mais bienfaisante, salutaire, radieuse, salvatrice…

M. Moscovici, pour tenir de tels propos, vit dans sa tour d'ivoire bruxelloise, avec tous les avantages liés à sa fonction. Il s'exprime en eurocrate coupé du monde. Pourquoi n'irait-il pas expliquer les bienfaits sur la croissance de l'afflux de migrants aux commerçants du Calaisis, une région dont l'image et l'économie sont dévastées par la sinistre Jungle, un gigantesque bidonville ou zone de non-droit où se sont installés dans la plus totale illégalité des milliers de migrants? 400 commerçants de Calais ont porté plainte contre l'Etat en raison de l'effondrement de leur chiffre d'affaires de 40% depuis le début de l'année. 

(...)

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