Marc Fromager montre que dans le sultanat d'Oman, les chrétiens vivent libres :
"[...] Oman est un très vieil État remontant aux premiers siècles de notre ère. La monarchie est absolue, mais la culture locale prône également la recherche d’un consensus. Le Sultan, Qabus ibn Saïd, est malade et sans héritier. Un conseil de famille aura trois jours, le moment venu, pour valider le choix du sultan défunt ou nommer quelqu’un pour la succession, ce qui devrait assurer une passation paisible.
Traditionnellement ouverts, les Omanais ont majoritairement adopté l’islam ibadite et tentent aujourd’hui de favoriser le dialogue inter-musulman. Même si des chiffres très précis sont difficiles à établir, on estime que 55% de la population est ibadite, 40% sunnite et 5% chiite.
L’extrémisme religieux est particulièrement surveillé. Les prêches sont publiés par le Ministère de l’Intérieur. La formation des imams est commune et les mosquées, sauf exception historique, sont les mêmes pour tous. On y rencontre pourtant de plus en plus de femmes voilées de noir. La contagion de l’islam wahhabite s’opère, même si elle reste surveillée de près par le gouvernement.
Il existe quelques familles omanaises hindoues d’origine indienne, mais l’immense majorité des hindous dans le pays sont étrangers. On y trouve des temples hindous, dont un qui peut contenir 6.000 personnes. Pour les églises, le terrain est donné par les autorités, c’est ensuite la communauté chrétienne qui construit l’édifice et le plus souvent le Sultan qui offre l’orgue et sa maintenance.
Les chrétiens peuvent librement pratiquer. Léandra, une Indienne catholique qui travaille comme réceptionniste dans un hôtel, porte fièrement une petite croix et cela ne dérange personne, ce qui ne serait pas imaginable en Arabie Saoudite par exemple.
On évalue à 200.000 le nombre de chrétiens dans le pays, dont 80.000 catholiques qui se répartissent sur quatre paroisses, dont deux à Mascate (Sts Pierre et Paul à Ruwi et Saint Esprit à Ghala), une à Sohar (nord) et une enfin à Salalah, au sud du pays près de la frontière yéménite. A la paroisse du Saint Esprit, le samedi matin (qui correspond à notre dimanche), il y a 1400 enfants au catéchisme.
Les messes s’enchaînent pour répondre à la foule compacte : elles sont célébrées en huit langues différentes (anglais, arabe, cinghalais, espagnol, konkani, malayalam, tagalog et tamoul) et trois rites distincts (latin, syro-malabar et syro-malankar). On retrouve un peu le même problème dans toute la péninsule arabique : il n’y a pas assez d’églises et vraiment trop de fidèles !"