Les médias, les politiques, les économistes, les experts de toutes obédiences nous gonflent avec leurs analyses catastrophiques des conséquences du BREXIT pour l'UE, pour le RU et le monde entier. Peine perdue, le Brexit comme vu selon tous les bavards ou penseurs "N'AURA PAS LIEU" !
En effet l'opération Brexit de Cameron, hors les manipulations de politique interne, rentre dans la politique constante du RU de s'opposer ou d'affaiblir durablement toute émergence d'une puissance prépondérante sur la continent : l'UE en prétend en être une.
Cameron se savait gagnant quelque soit le résultat du vote, même s'il avait une préférence : on ne sait laquelle, car on ne sait pas encore quelle solution affaiblira le plus l'UE.
En cas du vote "REMAIN", le RU avait obtenu en février un statut super dérogatoire : en fait les britanniques font ce qu'ils veulent tout en gardant un pied dans l'UE avec le pouvoir de s'opposer à toute avancée, à toute réglementation écornant leurs intérêts, donc à la poursuite de la construction (si délabrée) de l'UE. Ce statut n'a pas été ratifié par les 27, car il fallait attendre décemment le résultat du vote britannique qui ne pouvait être que rester dans l'UE.
Donc, soulagement temporaire des chefs des 27 : il ne faudra pas faire avaler la pilule aux 27 peuples et Parlements !
Ces dérogations ont été obtenues sans contreparties pour l'UE (quelle belle négociation) sauf celle de conserver dans ses instances dirigeantes un empêcheur d'européaniser en rond ! L'extension quasi automatique à d'autres pays de l'UE, ramenait l'UE à un simple marché libre ouvert aux forces des marchés.
Le vote PRO BREXIT ne changera rien ou si peu !
À entendre les discours officiels il faut côté UE mette en oeuvre le Brexit et entamer les négociations pour une association comme avec la Norvège et la Suisse. L'unanimité dans les déclarations officielles fait pitié :
- on regrette et on est attristé (sans préciser "regrets sincères !)
- on entame sans plus tarder les négociations sur le divorce à l'amiable.
La précipitation unanime cache difficilement le fait qu'enfin, après plus de 40 ans d'obstruction des Britanniques, une porte ou une fenêtre s'ouvre pour qu'ils s'échappent, et que l'on tient à la refermer dès qu'ils auront acté officiellement leur départ (article 50) ; Il faut battre le fer quand il est chaud !
On comprend les réactions des continentaux : vont-ils se faire bananer encore une fois de plus ! Être les dindons de la farce sans parler des "C...S" magnifiques.
Et bien malgré la rapidité et l'unanimité des continentaux, la machine britannique à entourloupettes est sur les rails, avec quelques acquiescements continentaux : il ne faut pas mettre le couteau sous la gorge, il ne faut pas punir les Britanniques, attendons un nouveau premier ministre....
Mais les opérations de retournement fusent de toutes parts :
- Boris Johnson, le bouillant et vitupérant chevalier pour extraire le RU des griffes infernales de l'UE, qui jouait parfaitement son rôle, est tout marri du résultat : il retourne son armure en un éclair : prétendait-il défendre le LEAVE pour remplacer Cameron ? que Nenni ! Il est très clair dans sa déclaration au "Telegraph" journal conservateur :
" Je ne soulignerais jamais assez que la GB fait partie de l'Europe et fera toujours partie de l'Europe....Il y aura toujours une coopération européenne intense et qui dans certains domaines s'intensifiera... Les Britanniques pourront toujours travailler dans l'UE, y vivre, voyager, étudier, acheter des maisons et s'y installer !!! "
Nous voilà prévenu, le Brexit n'était que pour limiter, contrôler, empêcher les "étrangers" de l'UE de venir dans la GB totalement souveraine ; la réciproque n'est pas vraie puisque l'UE à vocation à être ouverte à tous, en particulier aux "colons de sa gracieuse majesté" (l'Irlande du nord ne suffit pas). En plus, Boris Johson déclare qu'il n'y a aucune raison de se presser et qu'il faut attendre le nouveau premier ministre en Octobre pour (éventuellement) demander le divorce selon l'article 50. Et ce brave bretteur ne semble même pas presser de se porter candidat à la succession de Cameron.
Une autre déclaration tout aussi intéressante est celle de George OSBORNE, chancelier de l'Échiquier : " le RU seul peut activer l'article 50. De mon point de vue nous ne devrions le faire que lorsque nous aurons une vision claire des nouveaux arrangements avec nos voisins européens".
Ainsi il se confirme que le RU, son Parlement et son premier ministre sont les seuls à décider de la marche à suivre : les européens sont prévenus, s'ils ne lâchent pas encore du lest, pas d'article 50 : donc c'est pourquoi qu'ils ne se réjouissent pas à l'avance pour cet heureux départ et cette probable renaissance. Ce qui sous-tend que les avantages octroyés en février doivent être définitivement maintenus, les négociations ne portant que sur les redevances du RU et sur les versements de l'UE à certains programmes (agriculture, universités...).
La machine à inverser le temps a d'autres armes :
- la pétition massive sur Internet pour un nouveau référendum, le premier n'ayant pas atteint des niveaux suffisants selon quelques vieux articles de lois (50% des inscrits ou 75% des votants !) ;
- l'Ecosse, par la voix de ses principaux représentants exige d'une part que le Parlement écossais use d'un droit de veto contre la mise en application de l'article 50 et d'autre part, en absence de réussite, d'exiger un nouveau référendum pour la séparation de l'Ecosse du RU !
- Et cerise sur le gâteau, toutes les pressions secrètes et discrètes des milieux d'affaires de la City et du patronat des grandes entreprises britanniques, européennes et américaines.
Enfin pour certains stratèges européens la très lente procédure de séparation éventuelle ou la suspension/annulation du Brexit pourrait repousser aux calendes grecques les nouvelles demandes de référendum.
AMIS AGORAXIENS devons-nous épuiser nos neurones sur l'épopée du Brexit ?
N'y aurait-il pas d'autres préoccupations plus pertinentes ?