A un certain stade, on ne peut plus donner un jugement, ni qualifier les choses. On ne peut que se contenter d’observer, et se demander jusqu’où pourront-ils aller dans l’ignoble et la pourriture. Et on n’est jamais déçu. On dirait qu’ils font une compétition pour déterminer lequel d’entre eux sera le plus cynique ou le plus vil. « Ils », ce sont certains journalistes travaillant dans les grands média.

Une occasion en or leur a encore été fournie par le récent meurtre de masse réalisé en Syrie par la coalition étatsunienne contre l’Etat Islamique. Pour parler de cet évènement, Libération nous a offert un article qui devrait rentrer dans les annales.

Des bombes larguées du ciel par les avions de la coalition ont tué plus de 85 (plus de 120, en réalité) civils, mais, selon le journal, ces civils ne « sont » pas morts, ils « seraient » morts. Admirable prudence de journaliste intègre, qui s’empresse aussitôt de donner la seule explication « possible », selon lui, d’un tel massacre, sans conditionnel cette fois. La coalition ne peut pas tuer des civils, voyons ! C’est la faute à Daesh… En un mot, selon le journaliste, si la coalition a massacré des civils, c’est parce que Daesh ne s’est pas clairement isolé des civils pour permettre aux avions de mieux les viser.libé 20160723

Selon Damas, le bombardement a été effectué par l’aviation française. Plus de 120 civils Syriens contre un peu plus de 80 Français. Serait-ce la vengeance que François Hollande a promise aux Français ? Les journalistes sont là pour la justifier et rejeter la responsabilité criminelle sur les boucs émissaires habituels. Libération va encore plus loin en affirmant que le massacre, qu’il appelle « bavure », fait le jeu du gouvernement syrien.

Ce serait donc un cadeau fait aux Syriens par la coalition internationale. Par un jeu de passe-passe digne d’un prestidigitateur, le journal arrive à transformer l’agresseur en victime, car la blanche colombe qui a largué les bombes, va avoir à subir des reproches de la part du méchant Bachar Al Assad, ce qui est inconcevable.

Rendez-vous compte ! Bachar Al Assad a osé accuser la France. Les bombes sont tombées en Syrie, mais c’est la France qui est attaquée par Bachar Al Assad. C’est le monde à l’envers, mais ce n’est pas nouveau.

Pourtant, en dénonçant la France, le président syrien ne fait qu’énoncer une évidence. Que les bombes qui ont tué plus de 120 personnes soient françaises ou américaines, elles appartiennent à la coalition dont la France fait partie, une coalition qui intervient illégalement, et ouvertement, en Syrie. Et François Hollande a assez martelé sa détermination à y renforcer son rôle. On peut prendre le problème par tous les bouts et se contorsionner dans tous les sens, la France ne pourra pas se dédouaner de ce massacre.

Et s’il s’avère que c’est bien l’aviation française qui a tué les civils Syriens, on retiendra que c’est pour venger des morts Français, tués par un Tunisien dont les liens avec Daesh ne sont toujours pas établis.

Avic – Réseau International