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16 juillet 2016 00:27

La décentralisation, loin de rééquilibrer le développement français, a permis à Paris d’améliorer son différentiel par rapport au reste de la France, Marseille et Lyon exceptés.

 

L’étude (très attendue) de l’INSEE sur les PIB régionaux et leur évolution depuis 1990 a très largement été lue à partir des questions : quelles sont les régions qui ont le plus souffert durant le quart de siècle qui vient de s’écouler ? (Réponse : le Nord et la Lorraine) ; et quelles sont les régions qui ont le plus profité de la situation ? (Réponse : la Corse, les DOM-TOM et le Sud-Ouest).

Cette lecture est tentante, mais elle passe à côté de la question fondamentale : la décentralisation dont les bases furent achevées en 1986 a-t-elle atteint ses objectifs ?

L’INSEE et le naufrage de la décentralisation

En relisant l’étude (encore une fois sans accès aux chiffres bruts, c’est agaçant cette résistance permanente de l’INSEE à l’ouverture des données), les réponses à la question paraissent redoutables.

Je propose ici le classement des régions par PIB en 1990 :

tableau1EV

Comme on le voit, l’Île-de-France produit en 1990 un PIB équivalent au double de ceux de la Bretagne, des Hauts-de-France ou de la Corse. Il est supérieur de plus de 50% à ceux des régions lyonnaises ou Côte d’Azur.

Ajoutons qu’en 1990, le PIB régional moyen en France est de 18.181 euros… aucune région autre que l’Île-de-France ne le dépasse.

Avec la décentralisation, Paris a creusé l’écart avec les régions

La même analyse donne les résultats suivants en 2013 :

tableau2EV

Premier constat : l’ordre de tête dans le classement est exactement le même ! En bas de classement, la Corse a échappé, grâce à la décentralisation, au statut de dernier PIB régional de France (qui revient désormais à la Guyane), et la Bretagne n’est plus avant-dernière. Le Nord-Picardie reste lanterne rouge des régions métropolitaines.

décentralisation rené le honzecSurtout, un seul terrible constat est à dresser. Si Lyon et Marseille ont très faiblement réduit leur écart par rapport à Paris, toutes les autres régions ont entamé un mouvement de décrochage. Alors qu’en 1990 la moyenne des PIB régionaux représentait 65% du PIB parisien, elle est passée à 32.000 euros en 2013, soit à peine 60% du PIB parisien.

Autrement dit, la décentralisation, loin de rééquilibrer le développement français, a permis à Paris d’améliorer son différentiel par rapport au reste de la France, Marseille et Lyon exceptés. La décentralisation, avec son cortège de créations interminables de postes de fonctionnaires territoriaux et de mille-feuilles administratifs, a appauvri les régions françaises au lieu de les enrichir.

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