Après Paris, Nice. Encore 90 morts. Depuis janvier 2015, le terrorisme a tué 230 personne en France. Le pire étant qu'à ce jour, un exécutif hébété ne semble toujours pas comprendre le film - bien que les assassins soient de sempiternels voyous fanatisés, issus de l'immigration maghrébine.
Trop peu, trop tard, trop court, bricolage bureaucratique, cérémonies lacrymales - rien de concret, de décisif. Or en stratégie, la théorie se vérifie par la pratique : si l'action antiterroriste est juste et forte, les attentats s'arrêtent, le terrorisme recule.
Au delà des mesurettes et tergiversations, quoi de fort à attendre de cet exécutif là, qui inverse la tendance, remonte la pente, frappe l'ennemi plus vite et fort qu'il ne nous frappe ?
Car il y a urgence : désormais, dans les forces de police, chez nombre de magistrats, dans les services spécialisés, monte l'exaspération.
- Premier motif : l'épuisement. Dans les unités de police, de gendarmerie et du renseignement les plus engagées, nombreux sont ceux qui n'ont pas eu un vrai week-end de repos depuis novembre dernier. Toujours sur le qui-vive, toujours sur le pont, dans une situation qui sent toujours plus l'enlisement : un gros choc, quelques semaines de folie, retour au calme. Puis choc violent à nouveau, etc. Et pas de fin en vue.
- Plus grave encore l'impression que, derrière les coups de menton et les affirmations type "on contrôle", l'équipage discerne mal qui pilote l'avion : mesures contradictoires... saupoudrage... forcing dans la com' - mais pas de stratégie réaliste et réfléchie de riposte, et de reconquête de la paix civile.
Colère sourde encore - mais gare à la suite : la récente explosion de rage de gendarmes du GIGN (modèles de discipline en temps ordinaire) prouve que la coupe est pleine - et peut bientôt déborder.
D'ores et déjà, voilà les critiques et observations que l'on entend chez ces acteurs de l'antiterrorisme au quotidien :
- Conceptuellement, le problème est simple : la France compte quelques milliers d'individus plus ou moins durablement fanatisés. Là-dedans, des bombes humaines type Merah, Kouachi, Abdesslam etc. Pour gagner la guerre contre le terrorisme islamiste, il faut, et il suffit, de déceler A TEMPS ces possibles kamikazes parmi les fanatisés - puis de les mettre hors de combat.
- Pour cela, la France doit d'abord connaître son ennemi, l'Etat islamique. Ensuite, configurer face à lui un outil visant à le combattre et l'abattre, de Paris aux confins syro-irakiens. Or aujourd'hui, un exécutif somnambule pense encore puérilement que l'Etat islamique voudra bien se plier aux "ça va mieux" et autres "tout est sous contrôle", souvent proférés en guise de rituel de conjuration.
- Aujourd'hui, disent les acteurs de l'antiterrorisme, nous frappons à l'aveuglette un ennemi incompris. Que veut vraiment l'Etat islamique ? Qui l'influence et lui insuffle vie ? A qui ses crimes terroristes profitent-t-il vraiment ? Cela, disent ces acteurs, nous l'ignorons quasiment.
De même ajoutent-ils, les règles du terrorisme moyen-oriental sont incomprises de nos dirigeants. A Raqqa et alentours, que signifie un attentat pour ses commanditaires ? Quel est son sens ? Qu'est-il supposé produire comme effet ?
Read more at http://www.atlantico.fr/decryptage/nice-carnage-trop-desormais-dans-forces-police-chez-nombre-magistrats-dans-services-specialises-monte-exasperation-xavier-raufer-2766114.html#dxAsg4cXJ8qSx1tl.99