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28 juillet 2016 02:59

Par l’abbé Guillaume de Tanoüarn.

Le sacrifice du Matin
Le Père Jacques Hamel était un prêtre sans histoire, mais prêtre de toutes ses fibres. Ainsi la victime a-t-elle été choisie. C’est le prêtre qui était visé par les deux terroristes et le prêtre célébrant le saint Sacrifice de la messe, disant, matinal, sa messe quotidienne.

Il ne s’agissait pas de tuer du chrétien : la messe dominicale aurait été le moment approprié pour cela. Il s’agissait d’atteindre, de toucher le sacerdoce catholique, en faisant du prêtre la victime. Il y a eu, d’après Soeur Danielle, celle qui a prévenu les secours, une sorte d’antiliturgie monstrueuse. Après une sorte de prêche en arabe, les deux hommes ont fait mettre le prêtre à genoux avant de l’égorger. Au couteau.


Soeur Danielle n’a pas pu regarder, elle s’est échappée.
Qu’aurait-elle vu ? L’un des deux jeunes avait dix neuf ans. Il habitait la commune. Ni son nom ni celui de son complice n’ont encore été donnés ce 26 juillet au soir. Nous n’avons que son prénom Adel et une initiale: K. Et pourtant les policiers locaux le connaissaient. Peut-être le Père Jacques aussi le connaissait-il…
(...)
Qu’est-ce que cet égorgement signifiait pour Adel K ?
Au bout de 2000 ans de christianisme, nous Occidentaux, nous ne comprenons pas ce geste parce que pour nous la Victime est toujours plus sainte que le bourreau. Lorsque Joseph de Maistre a écrit son Eloge du bourreau (après ses Eclaircissements sur les sacrifices) il avait conscience d’aller à l’encontre de l’idée reçue en christianisme qui est celle de la sainteté des victimes. Pourquoi les victimes sont-elles saintes ? Elles sont toutes, elles sont toujours des images du Christ crucifié. Mais le terroriste sans nom n’est pas un chrétien, il n’a pas reçu l’évangile, la bonne nouvelle de l’innocence des victimes.


Adel K vient d’un monde a-chrétien, d’un monde encore moralement archaïque, où les victimes sont toujours coupables, ne serait-ce que parce qu’elles sont des victimes. Il a voulu montrer au Père Jacques sa culpabilité et la Puissance d’Allah. Allah ouakbar s’est-il écrié. Allah est le plus grand, il est vainqueur. Dans ce sacrifice de mécréant, qu’il a commandé (voyez la sourate 9 du Coran) et donc en quelque sorte commandité, dans ce sacrifice réalisé en son honneur, Allah désigne le vaincu, celui dont le sang coule sous le couteau.

Ce crime, pour les musulmans radicaux, est une sorte d’ordalie. Un jugement de Dieu, qui déclare la non-violence chrétienne périmée et sonne l’heure de la violence sacrée, au nom de l’islam.


L’islam (d’après les musulmans) est la dernière des religions, celle qui contient tout le message divin. Message simple : il n’y a pas d’autre Dieu qu’Allah et la terre est donnée aux soumis à Allah. Message efficace, qui produit immanquablement une dialectique par rapport à tout ce sur quoi il se surimpose, que ce soit les cultes non Bibliques, ceux du temps de l’ignorance, que ce soit le culte juif, que ce soit aussi le culte chrétien, qui ose faire de Dieu une victime en Jésus Christ…

Pour le Coran, Jésus n’a pas été victime, il n’a pas été crucifié, Allah ne l’a pas permis. Il est le plus fort. D’ailleurs, les chrétiens ont tort de se victimiser. N’ont-ils pas donné le terrain (en 2000) sur lequel a été bâtie la mosquée salafiste de Saint Etienne du Rouvray ? Bien fait pour eux !

Ce sont des loosers ! Des perdeurs professionnels, avec leur Dieu victime. Leur messe, sacrifice de la victime divine, est redevenue, grâce au jeune Adel K et au rituel qu’il a improvisé autour d’un couteau  un sacrifice « normal », le sacrifice des perdants.
Je suis sûr que dans notre monde déchristianisé beaucoup sont justement de l’avis d’Adel K. Oui, les chrétiens nous emm. avec leur sacrifice. Comment peuvent-ils mettre Dieu du côté des victimes ?
Eh bien ! Il me semble que le martyre du Père Jacques est une extraordinaire parabole sur l’histoire qui nous reste à vivre, sur la victoire programmée de ceux qui hurlent « Allah est le plus grand » et sur leur défaite finale. Ces gens confondent les martyrs et les tueurs. Mais leur « réalisme » est inhumain, il est monstrueux.
L’Evangile apparaîtra plus que jamais comme la seule alternative à ce Pouvoir absolu des plus violents. « Heureux les doux car ils posséderont la terre ». Le Père Jacques est mort sans un mot, mais il prophétise la victoire du Bien, par la médiation de la souffrance acceptée, le vrai sacrifice, le sacrifice du matin, celui qui annonce un jour nouveau pour l’humanité, enfin prête à reconnaître son incurable violence, et prête à s’en remettre au Christ qui la sauve d’elle-même.

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