L'église Sainte Rita, lieu de culte du 15e arrondissement de Paris, a été violemment évacuée par la police le 3 août au matin alors que des élus locaux et fidèles étaient dans le bâtiment afin de s'opposer à sa démolition programmée.
Une douzaine de fourgons de CRS ont été réquisitionnés afin d'évacuer l'église Sainte Rita, occupée par des fidèles, des élus locaux, ainsi que des militants s'opposant à la destruction de l'édifice.
«Une trentaine de personnes ont pris place à l'intérieur du bâtiment pour s'opposer à la reprise des lieux. Leur évacuation s'est déroulée sans incident» a précisé la préfecture de police dans un communiqué.
Néanmoins, les images diffusées dans les réseaux sociaux montrent un climat très tendu.
Certains élus locaux, dont le maire du 15e arrondissement Philippe Goujon, ont aussi été évacués manu militari par les forces de l'ordre.
Les prêtres et les enfants de chœurs n'ont pas été épargnés par la police, poussant l'Observatoire de la Christianophobie à dénoncer ce traitement.
Un conflit durant depuis plus d'un an
C'est le propriétaire de cette église au style néogothique située dans le 15e arrondissement, l'association des Chapelles Catholiques et Apostoliques, qui demande sa démolition en vue d'une opération immobilière confiée à la société Garibaldi. L'association a obtenu par ordonnance du tribunal de Paris le 6 janvier l'autorisation judiciaire de faire procéder à l'expulsion de ces occupants. L'édifice religieux doit laisser place à des parkings et des logements.
L'église Sainte-Rita était par le passé une église réputée pour procéder à la bénédiction d'animaux. Mais suite à la promesse de sa démolition, celle-ci a d'abord été occupée par des activistes faisant partis du «Mouvement du 14 juillet», puis par des chrétiens catholiques qui y officiaient une messe quotidienne. Les élus locaux Les Républicains s'opposent aussi à sa démolition, voyant l'église comme un lieu historique et de culture du quartier. Néanmoins, le bâtiment n'est pas classé comme tel et la justice ne s'est pas opposé sa destruction malgré les différents recours effectués.