Croisant le fer avec le maire de Béziers, Robert Ménard, sur les répercussions de l’immigration en milieu scolaire, le maire de Bordeaux à pourtant déclaré : « Moi aussi j’ai des écoles dans lesquelles 60 % des petits enfants sont …allophones », marquant une petite hésitation avant d’employer ce terme sociolinguistique, fort peu usité pour désigner les écoliers étrangers.
Le candidat à la primaire de la droite répondait à Robert Ménard qui l’interpellait sur les problèmes des classes d’écoles où les enfants d’immigrés sont en majorité.
Juppé peut ainsi énoncer les mêmes vérités que son contradicteur sans encourir les mêmes foudres médiatiques. Comment expliquer une telle différence de traitement ? Quel est le secret du Dr Juppé?
En mai 2015, on s’en souvient, le maire de Béziers avait fait l’objet d’une campagne d’une violence inouïe après avoir déclaré sur le même plateau de France 2 qu’il était confronté dans sa ville à des classes où plus de 60% des enfants étaient musulmans. Interrogé sur l’origine d’une telle statistique, Ménard avait indiqué qu’il tenait cette évaluation d’une simple lecture des prénoms des enfants.
« Les prénoms disent les confessions. Ce sont les chiffres de ma mairie. Dire l’inverse, c’est nier une évidence » avait-il benoitement expliqué, déclenchant une tempête médiatique. Les associations antiracistes avaient immédiatement dénoncé l’existence d’un « fichier musulman », lequel n’a évidemment jamais existé que dans leur délire morbide. Dès le lendemain, le parquet avait ainsi annoncé l’ouverture d’une enquête préliminaire.
Robert Ménard avait été convoqué par la police et longuement interrogé. La presse bienpensante avait immédiatement cloué le maire de Béziers au pilori. Un fichier : cela ne rappelait-il pas les-heures-les-plus-sombres-de-notre-histoire ?
« Robert Ménard entendu par la police sur le « fichage » des écoliers de Béziers », titrait ainsi Le Monde le 5 mai. « Béziers : Ménard fiche des élèves musulmans : une enquête est ouverte », s’étranglait BFMTV le même jour. « Robert Ménard avoue un fichage d’élèves dans sa mairie », se scandalisait 20 Minutestoujours le même jour.
Le Monde avait poussé soin d’indiquer par avance à ses lecteurs les peines encourues par le maire félon : « Jusqu’à cinq ans de prison et 300 000 euros d’amende ».
Simple bizutage médiatique ? Pas seulement. La machine judiciaire avait emboîté le pas des médias. Peu satisfaits des explications de Robert Ménard, juges et policiers avaient organisé une perquisition à la Mairie de Béziers pour tenter de mettre la main sur le fameux « fichier ».
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Les mêmes causes étant censés produire les mêmes effets, on peut ainsi se poser la question pourquoi la petite phrase d’Alain Juppé n’a pas déclenché un tel ouragan d’indignation ?
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Lorsque l’on considère le luxe de moyens déployés lors de « l’Affaire Ménard », on en vient à se demander pourquoi personne n’a posé de questions au maire de Bordeaux pour savoir comment il était parvenu à son tour à de telles statistiques sur les écoliers de sa ville.
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Pourquoi l’un est-il lynché et l’autre traité avec déférence alors que les deux disent la même chose ? Est-ce parce que Ménard, depuis qu’il a largué les amarres avec la gauche et qu’il a rejoint la rive des mal-pensants, fait partie des hommes à abattre ?
Est-ce parce que l’ancien Premier ministre est aujourd’hui le meilleur cheval de Troie de la gauche au sein des Républicains, le seul capable de faire trébucher Nicolas Sarkozy, et que ce n’est donc pas le moment de lui chercher mauvaise querelle ?
Il semble que voilà bien pourquoi les médias et les associations prétendument antiracistes demeurent l’arme au pied alors qu’ils sont en d’autres circonstances bien plus prompts à partir en croisade… Juppé peut dormir tranquille.
Ce n’est pas demain la veille que l’on perquisitionnera sa mairie de Bordeaux.
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