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david MIEGE
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5 octobre 2016 01:55

Décidée après la visite du chef du gouvernement de Tripoli à Paris, la réunion, dont le but était de «faire progresser l'unité» de la Libye, a échoué. Aucun représentant libyen n'avait été invité et les pays en présence n'ont pas les mêmes intérêts.

La réunion avait été décidée le 27 septembre dernier lors de la visite officielle du Premier ministre du Gouvernement d'union nationale (GNA), dit gouvernement de Tripoli par opposition à son rival, le gouvernement dit de Tobrouk, lequel tient militairement l'Est du pays et ses champs pétrolifères. Autour de la table, se sont penchés sur le cas libyen, entre autres, le Qatar, les Emirats arabes unis, l'Egypte, les Etats-Unis ou encore le Royaume Uni et l'Italie, l'ancienne puissance coloniale en Libye.

A l'initiative de la rencontre, Jean-Marc Ayrault s'était fixé pour but «que toutes les forces libyennes soient unies pour développer la Libye». «Nous avons besoin d'une Libye stable [...] la Libye est un terrain de passage pour des dizaines de milliers de migrants», avait ainsi martelé le chef de la diplomatie du pays qui est intervenu militairement en 2011 pour renverser le «régime» de Mouammar Kadhafi, plutôt stable, en l'occurrence, et qui contenait alors les flux migratoires africains en direction de l'Europe. 

Aussi, la réunion décidée quelques jours plus tôt seulement, a bien eu lieu – assez discrètement – dans l'après-midi de ce lundi 3 septembre, mais n'a abouti à aucun résultat concret, en raison de plusieurs manquements.

Première option malheureuse de la diplomatie française : aucun représentant libyen n'a été invité, que ce soit le général Khalifa Haftar, à la tête du gouvernement de Tobrouk, ou du gouvernement de Tripoli, dont le Premier ministre était en visite officielle en Algérie pendant ce temps-là.

Deuxième faux pas : la Ligue arabe, interlocuteur presque incontournable dans la région n'a pas non plus été invitée. La faute à un calendrier rapide, s'est justifié le Quai d'Orsay.

Exercice de réalisme politique pour la France

Acteur principal des bombardements occidentaux en 2011 avec le Royaume Uni, la France tente de garder l'initiative sur le dossier libyen. Seulement voilà, alors que Paris a tout misé sur le gouvernement de Tripoli, la situation sur le terrain oblige à reconnaître le gouvernement de Tobrouk comme interlocuteur dans la recherche d'une solution politique au chaos libyen. Le gouvernement d'union national de Tripoli ne parvient en effet toujours pas à exercer son autorité sur l'ensemble du territoire et son rival, basé à Tobrouk, gagne en légitimité diplomatique.

Aussi, alors que François Hollande renouvelait sa «confiance» au Premier ministre du gouvernement de Tripoli, créé en 2015 sous l'égide des Nations unies, Jean-Marc Ayrault appelait de son côté à un compromis entre les deux gouvernements «parallèles» et rivaux libyens, évoquant la «menace terroriste et la prolifération des trafics», se disant prêt à travailler avec les puissances régionales telles que l'Egypte.

Seulement voilà, l'Egypte est l'un des fondateurs de la Ligue arabe qui n'a pas été invitée et elle ne cache pas sa préférence pour le gouvernement de Tobrouk et le général Khalifa Haftar, appelant par ailleurs à la levée de l'embargo sur les armes à destination de la Libye.

Intérêts divergents de Rome et Paris

Et, parmi l'assemblage hétéroclite des pays conviés à cette réunion, l'Italie, dont la position géopolitique a été considérablement affaiblie par l'intervention militaire de la France et du Royaume Uni en 2011. L'ancienne puissance tutélaire a conservé des intérêts en Libye, notamment dans l'industrie du pétrole, et voit d'un mauvais œil la progression militaire du gouvernement de Tobrouk.

En septembre dernier, les forces militaires du général Khalifa Haftar se sont ainsi emparé de deux terminaux pétroliers dans l'Est de la Libye.

Et, échaudés par la fuite d'un email d'Hillary Clinton indiquant que la «France détruisait l'Italie» en Libye, les dirigeants italiens se font méfiants quant à l'agenda que souhaite imposer Paris.

Federica Mogherini, chef de la diplomatie européenne mais aussi ex-ministre des affaires étrangères italienne n'a pas manqué de fustiger la France, regrettant l'absence du gouvernement d'union nationale dans la discussion.

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