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16 octobre 2016 00:11

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Président de la Conférence des évêques de France depuis 2013, Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille, répond au Monde. Voici quelques extraits. Sur l’islam :

Pour l’Eglise, le vivre-ensemble est possible. Il faut le réussir en favorisant les rencontres et tout ce qu’on peut  » faire  » ensemble. Je crois beaucoup à l’action -commune. Quand on réalise des opérations de solidarité, des -opérations culturelles, on fait des  grands pas.
C’est au ras du terrain qu’on va faire avancer les  choses. A Marseille, une quinzaine d’écoles catholiques comptent entre 80 % et 98 % d’élèves musulmans.
Nous avons des œuvres de jeunesse, des patronages où cette mixité-là existe aussi. Ce sont des lieux de rencontres, de faire ensemble. Ils font avancer les idées. Ils luttent contre le communautarisme qui nous dresse les uns face aux autres.

Sur l’immigration massive :

Oui, on a du mal à se faire entendre. Cette réalité des réfugiés aussi est instrumentalisée. J’ai un peu honte pour notre pays quand je vois que la petite Jordanie accueille 1,5  million de réfugiés, le Liban autant, quand la Grèce et l’Italie font ce qu’elles peuvent depuis des années.
J’ai un peu honte, et pour des chrétiens encore plus s’ils n’arrivent pas à saisir ce devoir d’humanité que nous avons aujourd’hui, et ce devoir de fraternité pour employer le mot de la République, qui est aussi un mot chrétien.
Nous ne pouvons pas faire des incantations sur l’Europe, sur  » le pays des droits de l’homme « , et ne pas manifester le minimum d’accueil. Il y a une contradiction entre l’image que nous voulons donner de notre pays et la réalité. Ne décrivons pas chaque réfugié comme un terroriste potentiel ! Ce sont aussi des talents qui nous arrivent.

 

Sur le vote FN :

Il y a des Français qui sont tentés par ce vote, pas seulement des catholiques ! Ces Français, le premier devoir, c’est de les écouter : pourquoi sont-ils tentés ? C’est le reflet d’un mal-être profond, d’une déception par rapport aux partis au pouvoir depuis des décennies, par rapport aux injustices.

La peur de l’étranger est aussi là. Et ce qui apparaît comme du  » bon sens  » : on a essayé les autres, on va maintenant essayer ceux-là et on verra bien. Que leur dire ?
D’abord, on voit bien qu’au sein du Front national il y a eu une rupture, la conscience que pour accéder au pouvoir, il fallait changer son image. Regardons objectivement les courants au sein du FN qui ont mené à la rupture avec son fondateur.
Ensuite, quel est le projet proposé ? On voit bien que c’est un projet qui nous referme, sur notre pays, sur les  » authentiques  » Français, qui nous referme par rapport à l’Europe, aux libertés individuelles. Il y a un gros risque à se laisser embarquer là-dedans.
On a besoin d’hommes politiques qui portent le courant de l’ouverture, de la confiance. S’agissant des catholiques, je leur dirais : lisez plus souvent l’Evangile que les textes politiques. Vous y trouverez un souffle qui vous rend accueillant.

Sur la loi Taubira :

Cela fait partie des sujets qui tracassent un certain nombre de Français. Il est donc légitime que certains posent la question aux candidats. Après, comment le situer dans la hiérarchie des préoccupations ?

Il faudrait que ceux qui militent dans ce sens ne militent pas que pour cela. S’ils font une fixation sur ce seul point, ils risquent d’obtenir le résultat inverse car ils donnent l’apparence d’une  » militance  » excessive.

 

 

http://www.riposte-catholique.fr/perepiscopus/conference-episcopale/quand-la-cef-fait-de-la-politique?utm_source=feedburner&utm_medium=email&utm_campaign=Feed%3A+Riposte-catholique+%28Riposte-catholique%29

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