«Nous entendons nous recentrer sur la mission fondamentale du journalisme du Times promet Sulzberger, et qui consiste à rapporter honnêtement ce qui se passe en Amérique et dans le monde, sans crainte ni faveur.»
Michael Goodwin, journaliste au New York Post ajoute, dans une rubrique, ce samedi :
«Parce que le New York Times a diabolisé Trump du début jusqu’à la fin, il n’a pas été capable de se rendre compte que Trump avait mis la main sur quelque chose de réel.
Et parce que le quotidien avait décidé que ceux qui soutiennent Trump étaient des tas de beaufs racistes et homophobes, il n’avait pas la moindre idée de ce qui se passait dans la vie des Américains qui l’ont élu.»
La lettre aux abonnés est signée par Sulzberger et le directeur exécutif du journal, Dean Baquet, car le quotidien new-yorkais a été durement touché dans sa réputation et au portefeuille lorsqu’il a, par exemple, inventé les premières histoires de femmes se plaignant de Donald Trump, lesquelles, dès le lendemain, téléphonaient aux radios du pays pour dire qu’elle n’avaient jamais dit ça au journaliste, et qu’au contraire avaient couvert Trump de compliments !
Sulzberger conclut en promettant «vous pouvez comptez sur le New York Times pour couvrir avec honnêteté et indépendance le nouveau président et son équipe.»
De toute ma vie, c’est la première fois que je vois un journal reconnaître avoir été malhonnête. Et quel journal ! La tête de pont, le modèle que suivent Le Monde et The Guardian.
Il faut, d’un point de vue humain, une forte dose de caractère pour trouver la force de présenter des excuses publiques. Ce n’est jamais facile. Du point de vue professionnel, c’est encore plus difficile d’avouer qu’on a triché : le journaliste n’a rien d’autre que sa réputation à vendre.
Pour ces raisons, je doute qu’aucun journaliste français ne présente d’excuses pour la campagne anti-Trump qu’ils ont lancée : ils n’ont tout simplement ni l’estomac ni le panache.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.
Pour prendre connaiussance de la lettre originale en anglais du du New York Times d’Arthur Sulzberger Jr