Sandro Magister publie ce 14 novembre sur son blogue Chiesa les questions sans réponses que des cardinaux ont posées au pape à propos d’Amoris lætitia : le cardinal Walter Brandmüller, ancien président du Comité pontifical des Sciences historiques, le cardinal Raymond L. Burke, patron de l’Ordre de Malte, le cardinal Carlo Caffarra, archevêque émérite de Bologne, et le cardinal Joachim Meisner, archevêque émérite de Cologne.
Quatre seulement ? On lit entre les lignes de l’article de l’abbé Claude Barthe, sur le blogue de L’Homme nouveau, (« Ces cardinaux qui questionnent le pape : “Que votre oui soit oui ; que votre non soit non” »), qu’ils sont assurément plus nombreux, mais que ceux-là seulement « ont jugé opportun de faire connaître publiquement leur nom », étant précisé par ailleurs que les questions formellement remises au pape « ont été soutenues par d’autres interventions orales ou écrites de cardinaux de Curie ».
Il n’est pas exagéré de dire que cette manifestation de “non-réception” de la part de cardinaux d’un document qui, selon toutes les apparences, remet en question la morale du mariage, est une véritable bombe.
Techniquement, les cinq questions posées par ces membres du Sacré Collège au Souverain Pontife ont la forme classique de dubia, de « doutes », c’est-à-dire qu’elles sont formulées de telle sorte qu’elles attendent une réponse par « oui » ou « non » (« Que votre oui soit oui ; que votre non soit non », Mt 5, 37).
Par exemple : « Après Amoris lætitia n. 301, est-il encore possible d’affirmer qu’une personne qui vit habituellement en contradiction avec un commandement de la loi de Dieu, comme par exemple celui qui interdit l’adultère (cf. Mt 19, 3-9), se trouve dans une situation objective de péché grave habituel ? ». L’adultère a-t-il cessé d’être un péché grave ?