« Nous nous sommes engagés à préparer une armée de combattants ; la totalité de nos moyens et de notre énergie passe à consolider l'option militaire comme seul et unique moyen de libérer la Palestine ». — La branche armée du Fatah, Brigades des Martyrs al Aqsa, Division Martyr Nidal Al-Amoudi.
La communauté internationale continue de percevoir le Fatah comme le parti palestinien « modéré » avec lequel Israël devrait faire la paix. Mais le Fatah n'est pas loin s'en faut, un bloc monolithique; de nombreux groupes au sein du mouvement continuent de promouvoir la « libération de la Palestine » au moyen de la lutte armée. Ni Abbas, ni aucun de ses partisans au sein du Fatah, n'ont répudié les milices existantes. Point crucial, nombre de ces miliciens continuent de percevoir un salaire de l'Autorité palestinienne.
Ces miliciens du Fatah qui se préparent à la guerre avec Israël reçoivent indirectement leurs salaires des donateurs occidentaux, les États-Unis et nombre de pays membres de l'UE, qui financent l'Autorité palestinienne.
Ces groupes croient qu'ils représentent le vrai Fatah, celui qui n'a jamais reconnu le droit à l'existence d'Israël et pour qui la lutte armée est le seul moyen de « libérer la Palestine ». Ces groupes ne sont pas formés de dissidents. Ils continuent à fonctionner sous le nom de Fatah.
Le Fatah est une hydre à deux têtes ; l'une dit à la communauté internationale ce qu'elle souhaite entendre, à savoir, qu'elle soutient une solution à deux Etats et cherche un règlement pacifique au conflit avec Israël ; mais l'autre dit la vérité : elle a choisi la lutte armée pour la «libération de la Palestine» et se prépare à la guerre avec Israël.
Même les plus crédules soutiens d'Abbas n'ignorent pas que le Fatah qu'il incarne a perdu toute crédibilité : dans la réalité, ses « combattants », par milliers, préparent la guerre contre Israël.
Khaled Abu Toameh, journaliste plusieurs fois primé, est basé à Jérusalem.