A quelques jours du vote de la résolution sur « la lutte contre la propagande des pays tiers» au Parlement européen à Strasbourg, les médias français en remettent une couche avec des fautes de frappe qui valent à Sputnik de diffuser « en 133 langues », c’est beaucoup, mais c’est faux.
« Depuis une décennie, la Russie affiche une farouche volonté d'être présente à l'étranger autrement que par les armes ». C'est ainsi que commence un article de Ouest France au sujet de la guerre de l'information en mettant au centre la Russie et les médias russes présents à l'étranger comme Sputnik ou RT. « Une farouche volonté » de donner un point de vue alternatif sur l'actualité internationale, c'est ce qu'on appelait jadis « la liberté de la presse ».
Ouest France, qui fait partie de la liste des dix médias français les plus subventionnés par l'État , donne dans son article les budgets des médias russes financés par le Kremlin, des subventions qui font d'eux « des entreprises stratégiques du pays ».
En ce qui concerne Sputnik, Ouest France cite un chercheur à l'Ifri, qui remarque que la diffusion de l'agence est impressionnante et s'effectue en 133 langues. Une faute de frappe, sans doute, mais qui ajoute une centaine de langues de diffusion en plus à Sputnik, le rendant encore plus « dangereux ».
Avant que la fameuse résolution qui met Sputnik, Daech et l'Église Orthodoxe sur le même plan ne soit votée au Parlement européen, l'UE a procédé au blocage du site russe InoSMI. Ce portail publie chaque jour en russe des articles tirées des médias étrangers. Il s'agit donc uniquement de traductions en russe d'articles qui traitent de l'actualité liée à la Russie.
Obama est à Berlin: on va parler des sanctions contre la Russie
Faut-il s'attendre à de nouvelles sanctions, mais qui pourraient désormais toucher le travail des journalistes? Il faudra suivre attentivement les résultats du vote de la résolution au Parlement Européen à Strasbourg la semaine prochaine.
Il serait judicieux de rappeler que le projet de résolution a été préparé par Anna Fotyga, députée polonaise qui, dans ses interviews, parle avec beaucoup de sérieux de la cinquième colonne russe ou encore allemande qui sont à l'œuvre dans son pays. Dans le même temps, elle veut « protéger les valeurs européennes » et qualifie l'avortement d'« euthanasie non volontaire des enfants ». Rien à ajouter.
En savoir plus: https://fr.sputniknews.com/international/201611181028767078-sputnik-medias-anti-propagandistes/