Des syndicats professionnels et étudiants engagés contre l’extrême droite ? Le fait n’est pas nouveau, mais mérite d’être rappelé d’autant plus que la, CGT, FO, FSU, Solidaires et l’Unef 35 perçoivent des subventions publiques. Un « débat » public orienté et intitulé « combattre les fausses idées de l’extrême droite » est ainsi organisé par ces syndicats, ce jeudi 26 janvier 2017, à Fougères. Il se déroulera aux Ateliers, à 20 heures.
Loïc Morel secrétaire de l’Union départementale CGT, qu’un journaliste de La Chronique Républicaine questionne sur la politisation des syndicats et la légitimité à tenir ce genre de réunion, répond : « Le FN, parti moteur des idées de l’extrême droite, attise les peurs, divise les salariés et les hommes. Il est donc antinomique avec les valeurs d’égalité et de fraternité que nous défendons ».
Loïc Morel – vieil apparatchik de la CGT (troisième mandat dans le département, syndiqué depuis 1984 – n’est pas un inconnu sur le terrain politique. En 2014, il avait ordonné l’exclusion de David Bannier, syndicaliste CGT et membre du FN candidat sur la liste de Gilles Pennelle à Fougères. Il avait également oeuvré contre le mouvement des Bonnets rouges en 2013.
Cet engagement politique de la part de syndicats subventionnés par l’argent public, c’est à dire par le contribuable – électeurs du Front national compris – interroge.
En 2015, la Région Bretagne a ainsi versé 45 000 euros de subventions à la CGT Bretagne, 24 624 euros à Force Ouvrière, 10 624 euros à la FSU, et 14 125 à Solidaires. Les subventions attribuées en 2016 ne sont pas encore disponibles sur le site de la Région, malgré l’obligation légale qui est faite aux collectivités de les mettre à disposition des citoyens.
(...) Le rapport Perruchot sur les syndicats et leur financement (le consulter en intégralité ici), n’a jamais vu le jour officiellement sans que l’on comprenne bien pourquoi. Il estimait à 175 millions d’euros les subventions publiques que toucheraient directement les syndicats.
« Nous sommes bien obligés de nous syndiquer »
Ces largesses financières cumulées à la politisation de plus en plus visible des principaux syndicats dits « représentatifs » contribuent sans aucun doute au rejet croissant des français pour ces derniers – ce qui ne signifie pas par ailleurs une désaffection pour la défense de ses droits professionnels.
La France se classe parmi les derniers d’Europe en terme de nombre de syndiqués. Entre 7 et 8% de la population active française adhèrent à une organisation syndicale, ce qui représente environ deux millions de salariés. En Europe, seule l’Estonie a un taux de syndicalisation plus faible, d’après les chiffres de l’OCDE. Ce taux est, par exemple, de 55% en Belgique, ou 82% en Islande.
(...) A noter enfin, que lors de ce qui est présenté comme étant un « débat » ce jeudi, aucun contradicteur n’est prévu. La démocratie « entre soi » en quelque sorte…
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