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26 janvier 2017 03:39

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  • « Le génie ne retournera pas dans la bouteille, que cela vous plaise ou non. » - Geert Wilders, député et chef du Parti pour la liberté, Pays-Bas.

  • Un nombre croissant d'Européens se rebelle contre des décennies de multiculturalisme imposé par les gouvernements, les codes du politiquement correct et la migration de masse en provenance du monde musulman.

  • En Europe, les partis de l'establishment, plutôt que de répondre aux préoccupations des électeurs ordinaires, tentent de faire taire les opposants en les traitant de xénophobes, d'islamophobes et de néo-nazis.

  • « À bien des égards, la France et l'Allemagne montrent qu'ils n'ont pas compris le sens du Brexit. De manière mécanique, presque religieuse, ils continuent à suivre le chemin qui a engendré la crise existentielle que traverse actuellement l'UE. » - Ambassadeur John R. Bolton, ancien ambassadeur américain aux Nations Unies.

  • « La prise de conscience va croissant que l'arrivée de Trump à la Maison Blanche amorce un mouvement de plus grande ampleur au plan mondial. Les critiques qui ont suivi la candidature de Trump et qui ont écouté son discours d'hier hurleront à la montée du populisme.
    Mais il s'agit tout simplement d'un retour à la démocratie et aux valeurs propres à chaque Etat-nation.... C'est une révolution politique. » - Nigel Farage, ancien chef du parti UKIP de Grande-Bretagne, qui a joué un rôle clé dans la sortie de la Grande Bretagne de l'Union européenne.

  • « Cette rupture est féconde. Les tabous des dernières années sont désormais à l'ordre du jour : immigration clandestine, islam, le non-sens de l'ouverture des frontières, les dysfonctionnements de l'UE, la libre circulation des personnes, des emplois, des lois et de l'ordre.
    Les prédécesseurs de Trump ne voulaient pas évoquer ces sujets, mais la majorité des électeurs l'ont fait. C'est ça la démocratie. » - Roger Köppel, rédacteur en chef de Die Weltwoche, Suisse.

 

Les sondages montrent que le virage politique radical qui s'est opéré aux Etats-Unis a redonné de la vigueur aux partis anti-establishment d'Europe. Outre la colère sur l'érosion de la souveraineté, un nombre croissant d'Européens se rebelle contre des décennies de multiculturalisme imposé par les gouvernements, les codes du politiquement correct et la migration de masse en provenance du monde musulman.

Les partis de l'establishment, loin de répondre aux préoccupations des électeurs ordinaires, tentent de faire taire les opposants par la stigmatisation en les traitant de xénophobes, d'islamophobes et de néo-nazis.

En Allemagne, par exemple, le vice-chancelier, Sigmar Gabriel, dans un effort sournois pour faire taire les critiques contre la politique migratoire dite de la porte ouverte, a fait appel aux services de renseignement pour surveiller l'Afd.

Le ministère de l'intérieur allemand projette également la création d'un « Centre de lutte contre la désinformation » (Abwehrzentrum gegen Desinformation) pour combatte les « fausses nouvelles ». Un projet que l'opposition a décrit comme un « monstre de censure » visant à faire taire toute opinion dissidente.

Et voilà que Trump entre en scène. Si en Europe, un nombre suffisant d'électeurs estime être concerné par la transformation politique qui a lieu actuellement aux États-Unis, l'équilibre du pouvoir politique européen peut évoluer en faveur des partis anti-establishment. Les élites politiques et médiatiques européennes perçoivent d'ores et déjà Trump comme une menace contre l'ordre politique tel qu'il est établi en Europe.

Dans un entretien accordé le 16 janvier au Times de Londres et au journal allemand Bild, Trump a déclaré que le Brexit « sera au final une bonne chose. » Il a ajouté que la chancelière allemande Angela Merkel avait commis une « erreur hautement catastrophique en autorisant tous ces clandestins dans le pays »

Trump a ajouté qu'il considère l'OTAN comme « très important », mais il l'a jugé « obsolète » face à la menace du terrorisme islamiste à l'ouest. Il s'est plaint également des pays qui « ne paient pas ce qu'ils doivent payer ». Sur les 28 pays de l'alliance, seuls cinq - la Grande-Bretagne, l'Estonie, la Grèce, la Pologne et les Etats-Unis – ont atteint l'objectif de porter le budget de leur Défense à 2% du PIB.

Les commentateurs européens ont vertement critiqué Trump pour les propos qu'il a tenu et certains ont accusé les Etats-Unis d'être un « partenaire peu fiable. » Les dirigeants européens ont renouvelé leurs appels à une armée pan-européenne, un objectif de longue date des fédéralistes européens, qui entraînerait un transfert sans précédent de souveraineté de chacun des Etats-nations européens à l'Union européenne.

Le Président du Gatestone Institute, l'Ambassadeur John R. Bolton, dans une récente tribune au Boston Globe, a utilement rappelé le contexte du débat sur l'OTAN. Il a écrit :

« L'OTAN a subi une intense critique de la part de Donald Trump, provoquant l'indignation de divers dignitaires de la politique étrangère. Ces mêmes dignitaires savent cependant, que Trump utilise simplement un mégaphone pour énoncer des choses qu'ils se disent entre eux au calme : le système de prise de décision au sein de l'OTAN est aujourd'hui sclérosé, la mission de cet organisme n'a pas été redéfinie comme elle aurait dû l'être après la guerre froide, et trop de membres ont manqué à leur contribution financière ou militaire de trop longues années durant.... Trump a toutefois souligné que ses critiques avaient pour but d'encourager le débat sur l'amélioration et le renforcement de l'OTAN, pas de couler l'organisation. Le débat est nécessaire.

Bolton a ajouté :

« À bien des égards, la France et l'Allemagne montrent qu'ils n'ont pas compris le sens du Brexit. De manière mécanique, presque religieuse, ils persévèrent sur le chemin même qui a engendré la crise existentielle que traverse actuellement l'UE. Chaque échec en vue d'une intégration plus étroite au sein du « projet européen » amène un appel en vue d'une intégration plus étroite encore. Qu'il s'agisse d'établir une monnaie sans gouvernement, de financer sans jamais y parvenir des capacités militaires collectives, ou de faire de l'UE un acteur des affaires mondiales que personne en dehors de Bruxelles ne prend au sérieux, le « plus d'Europe » est toujours la réponse

Réactions européennes à l'investiture du président Trump

Le discours d'investiture du président Trump a été accueilli avec politesse par les dirigeants européens - dont la plupart auront à travailler avec le nouveau leader du monde libre – mais aussi avec une dérision débridée de la part des commentateurs européens et de l'élite des médias. Concernant ces derniers, leur déni de l'ardeur anti-establishment qui balaye les Etats-Unis et l'Europe peut surprendre.

En majorité, les commentaires européens sur Trump se sont résumés à des injures et des formules anti-américaines. Une poignée d'analystes européens, a cependant appelé à l'introspection et à l'autocritique.

Ce qui suit est une brève sélection de commentaires européens sur l'investiture de Trump :

En Grande - Bretagne, les réactions à Trump se sont partagées à égalité entre ceux qui soutiennent l'adhésion britannique à l'Union européenne et ceux qui s'y opposent. Le Premier ministre Theresa May a déclaré :

« A ce jour de nos conversations, je puis dire que nous nous sommes engagés à faire progresser la relation particulière qui lie nos deux pays et à travailler ensemble à la prospérité et à la sécurité des personnes de part et d'autre de l'Atlantique. »

Le ministre des Affaires étrangères Boris Johnson a écrit :

« Le nouveau président a dit très clairement qu'il place la Grande-Bretagne en tête de ses préoccupations pour un nouvel accord commercial et de toute évidence le projet est extrêmement stimulant et important. »

Nigel Farage, l'homme politique qui a joué un rôle clé dans le Brexit, et l'un des rares Européens à comprendre l'ampleur du virage que Trump représente a écrit :

« J'ai le sentiment que l'arrivée de Trump à la Maison Blanche n'est qu'un élément d'un mouvement mondial plus vaste. Nos éditorialistes, depuis sa candidature jusqu'à son discours d'investiture, ont hurlé à la montée du populisme. Je dirais qu'il s'agit avant tout d'un retour à la démocratie de l'Etat-nation et à ses valeurs propres. Cette passation de pouvoirs n'est pas seulement le départ du 44e Président et l'arrivée du 45e Président des États-Unis. Nous assistons à une véritable révolution politique. »

En France, le président François Hollande a conseillé à Trump de ne pas se mêler des affaires européennes - et ce quelques jours après que le gouvernement français a essayé d'imposer une «solution à deux Etats » à Israël. Il a dit : « L'Europe est prête à poursuivre sa coopération transatlantique, mais ce sera en fonction de ses intérêts et de ses valeurs L'Europe n'a pas besoin de conseils extérieurs pour lui dire ce qu'elle a à faire. »

(...)

En Allemagne, un pays totalement dépendant des États-Unis en matière militaire, et qui a toujours refusé de respecter son engagement de porter ses dépenses de défense à hauteur de 2% du PIB, la réaction au discours de Trump a été extrêmement négative.

La chancelière Angela Merkel a promis de travailler avec Trump pour préserver la relation transatlantique. « Au cours des années à venir, la relation transatlantique ne sera pas moins importante qu'auparavant » a-t-elle dit. « Et je vais y accorder toute l'importante qu'elle mérite. Même quand il y a divergence de points de vue, des compromis et des solutions peuvent être trouvés quand l'échange d'idées a lieu dans le cadre d'un respect mutuel. »

Max Hofmann, éditorialiste, a admonesté les Européens dans Deutsche Welle, estimant qu'ils devaient cesser de se plaindre à propos de Trump et penser plutôt à remettre leur maison en ordre :

« Que faire quand votre partenaire le plus proche disparaît brusquement ? Faire ce que l'UE aurait dû faire depuis longtemps. Remettre sa maison en ordre, indépendamment de ce que « The Donald » fait aux Etats-Unis. Il y a assez de travail en Europe à cet égard -. Brexit, migrants, réfugiés politiques, euro.

Si les Européens étaient honnêtes avec eux-mêmes et prenaient la peine de considérer le vieux continent d'un point de vue américain – et pas seulement américain d'ailleurs -, la réalité de ce qui s'y passe leur apparaîtrait tout aussi incompréhensible. Si les élus américains devaient appeler la dissidence européenne « folie » ou « non-sens », personne ne pourrait le leur reprocher ».

Hubert Wetzel, éditorialiste, a déclaré que Trump représentait une menace pour la sécurité européenne et a appelé à l'unité européenne pour faire face aux quatre prochaines années. Dans un essai entremêlé d'hyperboles, il a écrit :

.. « Les Européens devront trouver un ton nouveau dans leurs relations avec l'Amérique. Dans son discours, Trump a clairement indiqué qu'il mènerait une politique étrangère nationaliste, et à aucun moment il n'a fait référence aux alliés de l'Amérique [Trump a dit en réalité :« Nous allons renforcer nos anciennes alliances et en forger de nouvelles » et « Nous rechercherons l'amitié et la bonne volonté des nations du monde »].
Sa volonté de dépenser de l'argent pour la défense des autres pays est limitée. Il ne voit pas les Etats-Unis comme une puissance protectrice des valeurs démocratiques dans le monde, et il est le premier président américain depuis la fin de la seconde guerre mondiale à exprimer ouvertement des doutes quant à la valeur de l'unité européenne et à l'existence de l'OTAN. A un moment où la Russie tente d'affaiblir l'Occident par sa diplomatie, par le renseignement et des moyens militaires, son attitude représente une menace sérieuse pour l'Europe unie ».

En Suisse, Roger Köppel, rédacteur en chef de Die Weltwoche, a mis en garde contre les tentatives des élites européennes de rabaisser Trump. Il a écrit :

« L'élection de Trump a été un choc salutaire. Un choc nécessaire. Non seulement les lobbys au pouvoir, mais aussi leurs visions du monde sont en train de se fracasser. Cette perturbation est féconde. Les tabous de ces dernières années sont désormais clairement à l'ordre du jour : Immigration clandestine, islam, le non-sens de l'ouverture des frontières, les dysfonctionnements de l'UE, la libre circulation des personnes, les emplois, la loi et l'ordre. Les prédécesseurs de Trump ne voulaient pas en parler, mais la majorité des électeurs l'ont fait. C'est ça la démocratie. »

Soeren Kern est Senior Fellow du Gatestone institute basé à New York. Il est également Senior Fellow pour la politique européenne au Grupo de Estudios Estratégicos / Groupe d'études stratégiques basé à Madrid.

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