Alors qu’il se résorbait depuis quatre ans, le déficit commercial de la France s’est dégradé en 2016, passant de 45,1 à 48,1 milliards d’euros. Les exportations sont en légère baisse (-0,6 %) après avoir connu un net rebond en 2015 (+4,4 %), tandis que les importations stagnent (+0.1 %) après avoir légèrement augmenté l’an dernier.
Cette dégradation est d’autant plus préoccupante que, dans le même temps, grâce à la poursuite de la baisse du prix du pétrole, la facture énergétique de la France s’est de nouveau allégée l’année dernière (de 8,3 milliards d’euros), ce qui aurait dû contribuer à réduire le déficit.
L’automobile toujours dans le rouge
L’excédent dégagé par le secteur de la construction aéronautique se dégrade également. Mais 2015 était une année exceptionnelle et il reste de loin le secteur phare à l’exportation. D’autant plus que cette baisse résulte en partie de retards de livraison d’Airbus, qui viendront par conséquent gonfler le solde du secteur en 2017.
En revanche, l’automobile voit son déficit continuer de se creuser pour des raisons plus structurelles. Les importations de véhicules en provenance d’Allemagne ne cessent de progresser, accentuées par les délocalisations des constructeurs français dans les pays à bas coût d’Asie et d’Europe de l’Est qui dégradent mécaniquement le solde du secteur, malgré trois années consécutives de hausse des exportations (+4,6 % en 2016).
... jusqu’ici, les firmes ont préféré restaurer leurs marges, plutôt que de baisser leurs prix de vente ou d’investir pour regagner des parts de marché à l’exportation.