Depuis le début de sa campagne présidentielle, Emmanuel Macron joue les équilibristes en donnant des gages à chaque camp politique... avec le risque de se contredire.
Dans une interview à L'Obs, l'ancien ministre de François Hollande a dit "parler" avec le très droitier Philippe de Villiers et Eric Zemmour. Dans ce même entretien, il a également pris en pitié les opposants au mariage homosexuel : "Une des erreurs fondamentales de ce quinquennat a été d’ignorer une partie du pays qui a de bonnes raisons de vivre dans le ressentiment et les passions tristes. C’est ce qui s’est passé avec le mariage pour tous, où on a humilié cette France-là." Des déclarations qui ont ulcéré la gauche.
Dans la foulée, l'ancien banquier a réussi à s'attirer les foudres de la droite lors de son déplacement en Algérie. Il avait alors qualifié la colonisation française de "crime contre l'humanité".
A cela s'ajoutent les déclarations contradictoires d'Emmanuel Macron sur la dépénalisation du cannabis, histoire de ne pas froisser la gauche ou la droite, sur cette problématique très clivée.
"Il faut parler à tout le monde"
Pour le candidat socialiste Benoît Hamon, "courir plusieurs lièvres électoraux à la fois vous amène à tenir des propos confus, indécis, finalement assez troubles", selon Reuters. "A force de faire le grand écart, on se fait mal", attaque un ténor de droite, comme le rapporte le magazine Challenges.
"Ce n'est pas un grand écart de vouloir donner une place à chacun (...) La société française est faite de beaucoup de grands écarts et donc, il faut parler à tout le monde", leur a en quelque sorte répondu Emmanuel Macron, lors de son meeting vendredi dans le Vaucluse.