Le Parquet de Paris a ouvert une enquête pour "tromperie aggravée", pour tenter d'établir les responsabilités dans la propagation de l'épidémie de grippe aviaire. La justice cherche à savoir si des canards contaminés ont été volontairement envoyés dans plusieurs élevages du Sud-Ouest.
Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour "tromperie aggravée", pour tenter de déterminer les responsabilités dans la propagation de l'épidémie de grippe aviaire qui sévit dans le sud-ouest de la France depuis la fin 2016.
L'enquête, ouverte notamment pour "tromperie aggravée par le danger sur la santé animale", doit permettre de démontrer si, fin 2016, des lots de canards ont pu être envoyés à des éleveurs du Gers, du Lot-et-Garonne et des Hautes-Pyrénées tout en sachant qu'ils pouvaient être contaminés par le virus H5N8, a expliqué une source judiciaire à l'agence AFP.
Les éleveurs du Gers, du Lot-et-Garonne et des Hautes-Pyrénées victimes de tromperies ?
Cette enquête préliminaire fait suite à un rapport du ministère de l'Agriculture transmis au parquet d'Albi, qui s'est dessaisi au profit du pôle de santé publique de Paris.
Le ministère avait lancé une enquête administrative après que les élevages du Gaec de la Guigneret, dans le Tarn, rattaché à la coopérative du Vivadour (Gers), avaient envoyé les 30 novembre et 1er décembre deux lots de canards destinés à être gavés à des éleveurs situés dans le Gers, le Lot-et-Garonne et les Hautes-Pyrénées.
Les enquêteurs devront notamment établir si "les éleveurs destinataires de lots de canards ont pu être victimes de tromperie", a résumé une source judiciaire.
Une politique d'abattage massif
Repéré fin novembre sur des oiseaux sauvages, le virus H5N8 continue de s'étendre dans les élevages du Sud-Ouest. La France a lancé le 4 janvier une politique d'abattage massif et préventif de palmipèdes dans la zone, pour tenter d'enrayer l'épidémie.