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david MIEGE
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23 février 2017 14:01

C’est une première suisse. Quelque 13’000 personnes sont susceptibles de poser leur candidature. Ce sont surtout des femmes sud-américaines qui travaillent dans l’économie domestique.

Genève se lance dans une expérience inédite : octroyer à des milliers de clandestins un titre de séjour. Pierre Maudet, chef de la l’économie, l’a annoncé mardi. Les acteurs de ce projet nommé « Papyrus » ont planché durant six ans dans le plus grand secret. Pourtant, les protagonistes étaient nombreux : ONG de soutien aux sans-papier et aux immigrés en général, organismes fédéraux et cantonaux.

L’initiative est généreuse : des milliers de sans-papiers, femmes Sud-Américaines et Philippines surtout, en bénéficieront, ainsi que des ressortissants des Balkans. Les trois quarts des personnes concernées travaillent dans l’économie domestique (gouvernantes, femmes de ménage, gardes d’enfants ou de personnes âgées, etc.) Elles sont généralement sous-payées, ne cotisent pas aux assurances sociales et leur patron non plus. Une minorité de ces sans-papiers travaille dans la restauration ou la construction.

On estime à 13’000 ces clandestins, mais sans connaitre le nombre de ceux qui répondent aux critères. Les requérants d’asile ne sont pas concernés.

Le projet est déjà largement sorti des salles de conférence. Depuis fin 2015, près de 600 permis de séjour ont été octroyés, dont à 147 familles. Près de 300 autres dossiers sont en cours de traitement. Chaque situation est examinée individuellement et le dernier mot revient au pouvoir fédéral.

Berne a accepté d’assouplir les critères de régularisation, notamment la durée de séjour. Les candidats devront habiter en Suisse depuis cinq ans pour les femmes avec enfants, 10 ans pour les autres, être autonomes financièrement, ne pas avoir été condamnés pénalement et être intégrés (avec maîtrise correcte du français).
Une personne qui se verrait recalée sera renvoyée dans son pays. Mais ce cas de figure ne risque pas de se produire, le nombre de soutiens aux immigrés, de permanences et de guichets d’information foisonnent.

Les promoteurs de ce projet espèrent qu’il fera tache d’huile. La Suisse comprendrait 76’000 sans-papiers.

Ce qui risque de coincer, c’est l’objectif des autorités de lutter contre les entreprises et les particuliers qui profitent d’une sous-enchère salariale et du travail au noir. Les candidats à la régularisation devront en effet donner des informations sur leurs employeurs.

Il y a les profiteurs et les autres.

La restauration est un secteur sinistré. Les patrons risquent au minimum une sévère amende et l’exigence de se mettre aux normes. Le pourront-ils tous ? Comment regarderont-ils l’employé qui les a mis dans cette gonfle ?

Dans l’économie domestique, c’est surtout la classe moyenne qui est concernée. Et ce sont les mêmes problèmes : combien de foyers peuvent verser un salaire de 1500-2000 francs (à mi-temps) voire 3000-4000 (à plein temps), et payer les charges. Et pour l’employée qui devra aussi financer ses assurances et payer des impôts, ce ne sera pas Byzance. Logiquement, sa grande préoccupation sera de chercher un job mieux rémunéré.

Lors de la phase test, 200 employeurs de l’économie domestique ont été contrôlés et seuls 54% étaient en règle.

Les autorités sont conscientes d’un autre risque, l’appel d’air. La famille élargie, les proches restés au pays et tant d’autres pourraient avoir envie de tenter l’aventure.

Un premier bilan sera fait dans un an.

A Genève, tout le monde est ravi, sauf l’UDC qui regrette un témoin supplémentaire d’une immigration non contrôlée.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Mireille Vallette pour Dreuz.info.

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