Envoyé spécial à Mossoul
Ziyad embarque sa femme et ses trois enfants dans sa vaste berline américaine, avec laquelle il faisait le taxi entre Bagdad et Mossoul. En ce mois de juin 2014, les djihadistes viennent de s'emparer de la deuxième ville d'Irak. Ziyad, carrure de lutteur déclinant, sourire franc, dents gâtées, fuit vers le Kurdistan irakien, zone sûre. «Là-bas, j'ai cherché un appartement. C'était beaucoup trop cher. Il n'y en avait pas à moins de cinq billets par mois…» - soit cinq cents dollars.
Quelques jours plus tard, il se résout à rentrer à Mossoul pour emménager dans le quartier chic de Mohandessin. Ziyad - qui ne veut pas donner son nom entier - gardera, le temps que passe l'orage djihadiste, la grande demeure de sa belle-famille. En Irak, un logement vide est un logement pillé.
Un «Neuilly» au bord du Tigre
En face, ...