Sofiane Sayah et son épouse ont été jugés lundi devant le tribunal correctionnel, poursuivis pour fausses déclarations en vue d’obtenir le RSA et blanchiment de fraude fiscale.
« Je ne sais pas m’occuper des papiers et je ne suis pas au courant des affaires de mon mari »
Entre 2008 et 2013, le couple, marié, a déclaré à la CAF avoir cessé toute communauté de vie. L’épouse atteste être sans ressources et vivre seule avec les deux enfants afin de percevoir le RSA et les allocations familiales, « plein pot ». De son côté, Sofiane, sans revenus ni emploi déclaré, a reçu de son côté plus de 4 000 € de RSA en 2012.
Mais la CAF, intriguée par le train de vie des époux et la réalité de leur séparation, lance une enquête en 2013. Celle-ci établit sans difficulté que Sofiane et son épouse vivent sous le même toit, un modeste HLM aux Glacis.
Avec l’appui des services fiscaux, l’enquête établit dans un second temps que le couple, se déclarant sans ressources ni travail salarié, a un train de vie faramineux. Sofiane s’affiche au volant de Ferrari, de Porsche, d’Audi… Son épouse a trois voitures à son nom (BMW, Land Rover, Mini).
Entre 2009 et 2013, les relevés des comptes de Sofiane Sayah font apparaître des rentrées d’argent de l’ordre de 442 200 €, tandis que son épouse dispose de dizaines de milliers d’euros.
Les services fiscaux lui réclament 250 000 €
D’où vient tout cet argent ? Sofiane Sayah a omis de déclarer qu’il était auto-entrepreneur dans l’achat et la revente de voitures de luxe. Mais parallèlement aux investigations de la CAF et des services fiscaux (qui lui réclament aujourd’hui 250 000 €), la police s’intéresse aux activités de Sofiane.
Rien qu’en 2013, le Dunkerquois a fait immatriculer 34 voitures de luxe à son nom. Sur ces faits, une enquête visant un trafic international de voitures, portant sur une cinquantaine de véhicules, est ouverte pour escroquerie en bande organisée. Le couple y est mis en examen et actuellement placé sous contrôle judiciaire. Auditionnée sur son train de vie, ses voitures, l’argent placé sur plusieurs comptes, l’épouse affirmera n’être au courant de rien. « Je ne sais pas m’occuper des papiers et je ne suis pas au courant des affaires de mon mari », se contente-t-elle de dire aux enquêteurs. Quant à Sofiane, il refusera de répondre à leurs questions.
Les deux ne se sont pas déplacés à leur procès, lundi. Le parquet a requis quatre mois de prison avec sursis et 2 000 € d’amende contre chacun des époux. Sofiane écope d’un an ferme et 20 000 € d’amende, son épouse d’un an de prison avec sursis et 3 000 € d’amende.