Terrorisme. Le gouvernement a annoncé ce jeudi des mesures pour encadrer le retour sur le territoire français des enfants de djihadistes présents en Irak et en Syrie.
Ce jeudi 23 mars, le Premier ministre Bernard Cazeneuve a dévoilé le plan du gouvernement pour la prise en charge du retour des enfants de Français engagés dans la zone irako-syrienne.
Il s'agit des mineurs radicalisés partis seuls, des enfants de djihadistes embrigadés par l'Etat islamique comme combattants en tant que “lionceaux du califat”, ou encore les enfants très jeunes ou nés sur place.
“Prévenir toute dégradation de la situation de ces jeunes”
S'ils parviennent à quitter les zones de combat et à rentrer en France, leurs parents sont quasi systématiquement incarcérés et eux sont pris en charge par les services sociaux français. “Chaque situation sera évaluée par le parquet compétent et judiciarisée.
Celui-ci décidera des poursuites pénales éventuelles et saisira le juge des enfants pour instaurer toute mesure de protection nécessaire”, indique le communiqué du Matignon. “Dans ce cadre, les conseils départementaux, chefs de file de la protection de l'enfance, seront en première ligne pour les accompagner”, précise le document.
“Les préfets seront chargés, dans chaque département, de la coordination des services déconcentrés de l'Etat et de l'articulation de leurs interventions avec celles du conseil départemental”. “Les enfants qui en auront besoin bénéficieront d'un suivi médico-psychologique adapté.
Les professionnels chargés du suivi de ces mineurs seront formés et sensibilisés à cette problématique spécifique”, détaille la même source, en concluant : “En leur apportant l'attention et les soins nécessaires, le gouvernement entend prévenir toute dégradation de la situation de ces jeunes, et favoriser leur insertion dans la société”.
Des “véritables bombes à retardement”
Il s'agit d'un projet sérieux mais en même temps très épineux pour l'Etat français. Les services antiterroristes redoutent que ces enfants - enrôlés de force ou avec la bénédiction de leurs parents djihadistes - deviennent de “véritables bombes à retardement”. En effet, depuis près de deux ans, Daech accentue ses efforts en faveur du recrutement d'enfants en publiant sur internet des vidéos mettant en scène des combattants préadolescents.