Trois mois seulement après sa création, le collectif des Femmes des Forces de l'Ordre en Colère compte déjà 7.000 membres, notamment Isabelle, une Marseillaise mariée depuis 12 ans à un policier. Une vie très difficile pour elle-aussi. Elle a témoigné ce mardi matin sur France Bleu Provence.
France Bleu Provence : Pourquoi avoir créé ce mouvement des Femmes des Forces de l'Ordre en Colère ?
Isabelle : Contrairement à nos maris, nous ne sommes pas soumises au droit de réserve, donc on les soutient. Et on espère que ça va faire bouger les choses.
FBP : Qu'est ce qui ne va pas ?
Isabelle : Les forces de l'ordre travaillent dans des conditions déplorables. Le manque de moyens ne leur permet pas d'intervenir de manière optimale. Les gouvernements, quels qu'ils soient, n'apportent pas de réponses satisfaisantes. Les policiers ne bénéficient d'aucune reconnaissance de la part de leur hiérarchie. Et la réponse de la justice n'est pas à la hauteur de ce qu'ils subissent. Tout cela est inadmissible.
FBP : Avez-vous peur pour votre mari ?
Isabelle : Oui, parce que beaucoup de citoyens ne respectent plus l'uniforme. Il y a une haine anti-policiers, anti-forces de l'ordre qui grandit en France. Nos maris nous racontent ce qu'ils subissent au quotidien, on voit dans quel état ils sont quand ils rentrent à la maison. Ce n'est plus possible de continuer ainsi.
FBP : Vous avez été choquée par l'agression de CRS à Paris en marge des défilés du 1 er mai, l'un d'eux est gravement brûlé au visage.
Isabelle : Mettez-vous à la place d'une femme de CRS, ils sont tous habillés pareil. Elle est devant sa télé et elle voit un CRS prendre feu. Vous imaginez le stress. Est-ce que c'est le mien, est-ce que c'est le père de mes enfants ? Parce qu'il ne faut pas oublier que les policiers sont aussi des maris, des papas, des fils. Notre colère monte, on ne peut plus laisser faire ça.