La tuerie survenue à la grande mosquée de Québec ne peut être assimilée à du «terrorisme» selon Régis Labeaume qui n’ose pas employer ce terme pour définir la tragédie, contrairement aux premiers ministres Couillard et Trudeau.
Questionné par les journalistes, hier, à Montréal, en marge du congrès Metropolis – où les maires de plusieurs grandes villes sont réunis – le maire de Québec a tenté de faire la part des choses entre les attentats perpétrés par des islamistes radicaux et la fusillade qui a fait six morts au Centre culturel islamique en janvier dernier.
«Moi, à Québec, c’est l’inverse, c’est un petit gars de la place qui l’a fait alors c’est encore plus difficile à prévoir. C’est compliqué», a-t-il répondu en mêlée de presse. Vous ne voyez pas ça comme du terrorisme ? «Non, ce n’est pas du terrorisme. C’est le fruit de l’intolérance. Ça, ça existe aussi.»
La faute à la «maladie mentale»
Interrogé sur les solutions préconisées par son administration afin de prévenir ce type d’attaque, le maire s’est dit humblement à court de solutions.
Il a également pointé du doigt la «maladie mentale» d’Alexandre Bissonnette, celui qui fait face à une foule de chefs d’accusation liés à la fusillade, mais aucun en lien avec le «terrorisme».
«Il n’y a pas de miracle là-dedans. À Québec, on travaille encore là-dessus. La maladie mentale, c’est difficile à prévoir. Les méthodes utilisées à Bruxelles, Paris et ailleurs, ce sont des méthodes antiterroristes alors que moi, j’ai vécu complètement l’inverse», a-t-il répété.
Réactions initiales
En entrevue avec Le Journal, le maire a admis qu’il n’avait jamais été à l’aise avec le mot «terrorisme», employé dans ce contexte précis par Philippe Couillard et Justin Trudeau dans les heures et les jours suivant l’attentat.
«Il y a eu des discussions à ce moment-là sur la terminologie. Ce n’était pas du terrorisme. Il faudrait que je regarde dans le dictionnaire, mais pour moi, ça n’en est pas. C’était le fruit de l’intolérance. Ce n’est pas un terroriste ce gars-là, c’est quelqu’un qui a des problèmes de santé mentale et qui s’est alimenté à l’intolérance ambiante et sur internet. Ce n’est pas du terrorisme ça.»